En voilà un dossier qui me tient à coeur. J’avais envie de parler de cette relation entre l’airsoft et le Japon depuis un moment déjà parce que c’est deux choses qui me passionnent mais surtout c’est une histoire riche à la base même de notre discipline et parce que de nombreuses marques pionnières viennent du pays de soleil levant.

Jusqu’ici je n’avais jamais sauté le pas, je ne me sentais pas pertinent n’ayant jamais pu pratiquer la discipline sur place et donc pas grand chose à apporter par rapport à ce qui à déjà été produit en terme d’article et de vidéo.

Sauf que ce n’est plus le cas : j’ai pu découvrir ce que donnait l’airsoft sur les terres qui l’ont vu naitre, échanger avec des gérants de terrains ou de magasins, des joueurs et divers acteurs de la discipline lors d’évènements typiques. Bref c’est un gros morceau donc j’espère que vous avez du temps devant vous parce qu’il va y avoir beaucoup (vraiment beaucoup) de lecture !

Sommaire

Point historique

Et on va partir de loin, des origines mêmes de l’airsoft. On est à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1958 et suite à la défaite de l’Axe dont l’Empire du Japon faisait parti, le pays est placé sous la tutelle des États-Unis et de nombreuses lois vont être mises en place et parmi elles se trouvent la loi de contrôle sur la possession d’armes à feu et d’épées (銃砲刀剣類所持等取締法, Jūhō Tōken-rui Shoji-tō Torishimari-hō) qui interdit aux civils de posséder des armes à feu.

Alors que de nombreux collectionneurs contestent cette décision, une demande de maquettes reproduisant des armes commence à émerger. À ce moment-là seul des jouets ressemblant grossièrement à des armes étaient importés des USA par différentes entreprises nipponnes qui voyant cette demande croissante de répliques d’armes finiront par se lancer eux même dans leur production : d’abord en modifiant les jouets importés pour les rendre plus réalistes avant de créer leurs propres modèles. Les marques MGC, Tokyo CMC ou encore Kokusai abandonneront l’import pour se lancer à temps plein dans la fabrication de ces maquettes, créant des modèles de mieux en mieux finis et reproduisant parfois certaines fonctions : les Model Guns venaient de naître.

Petite anecdote, un collectionneur passionné du nom de Tazō Kobayashi peu satisfait du niveau de réalisme des produits MGC va finir par leur envoyer une lettre pour leur partager son mécontentement accompagné d’une réplique d’arme sculptée dans du bois et possédant un chargeur en métal amovible. Tsutomu Jimbo, le fondateur et à ce moment directeur de MGC (ModelGuns Corporation), fut impressionné et recruta le talentueux Tazō Kobayashi. Je pense qu’il va aller loin dans l’industrie ce monsieur !

Des Model Guns aux Soft Air Guns

Les années passent et des personnes commencent à modifier ces Model Guns pour les rendre capable de tirer des projectiles à l’aide d’air comprimé tout en continuant de respecter la lourde réglementation concernant les armes à feu.

Ces « Air Guns » ne tiraient pas encore de billes mais des projectiles nommés balles Tsuzumi (ツヅミ弾). Vaguement similaires en forme à une balle en plomb, elles sont reconnaissables à leur silhouette semblable à celle d’un tambour japonais Tsuzumi qui leur donnera leur nom. Pour ceux un peu plus versé dans la culture japonaise, leur forme est en réalité plus proche des poupées de pluie nommées Teru teru bōzu (てるてる坊主). Cependant aucune norme n’avait été décidée à ce moment-là et chaque fabricant produisait sa version avec parfois des dimensions assez différentes.

Ces premières répliques sont majoritairement utilisées pour du tir sur cible ou de la reconstitution. Leur portée de tir étant très limitée, ces projectiles Tsuzumi ont fini par être remplacé par des billes en plastiques ou BBs, c’est la marque Maruzen qui a ouvert le bal avec les première répliques de « BB Gun » tirant des projectiles de 6mm suivi de Marushin qui proposaient aussi des modèles utilisants des projectiles de 8mm.

Au début des années 80, après la publication d’un article présentant la pratique du paintball aux USA dans une revue militaire nippone, l’utilisation des “Soft Air Guns” se limitant alors au tir sur cible va petit à petit évoluer vers des escarmouches entre joueurs sur des terrains fermés : le Survival Game ou サバゲ (écrit savage mais prononcé sabagué) était !

Le maudit système Type BV

A cette période, toutes les répliques fonctionnent avec un ressort, doivent être réarmées manuellement et sont proches de ce qu’on appelle aujourd’hui des Spring ou Springers. Il faudra attendre l’invention du système Type BV par Saburo Aotani qui travaillait à l’époque chez Asahi Firearms, une filiale d’Asahi Shoji Company (rien à voir avec la bière super sèche), pour voir apparaître les premières répliques capables de tirer en rafales avec un réservoir externe à l’instar des HPA modernes.

Le système Type BV pour Bullet Valve va comme son nom l’indique utiliser la bille comme valve : lorsque la détente est actionnée du gaz haute pression (HPA ou CO2) va être libéré dans une sorte de nozzle mais aussi dans le chargeur pour y pousser les billes et en chambrer une. Une fois dans la chambre de tir, cette bille va être bloquée par un O-ring à l’entrée du canon interne ce qui va avoir pour effet de mettre en pression la chambre de tir et pousser le canon interne vers l’avant. Passé un certain point, le diamètre de la jonction canon interne/chambre de tir va augmenter, le joint O-ring va alors se dilater et laisser partir la bille qui va alors accélérer dans le canon. L’ensemble canon interne et chambre de tir vont alors être ramenés vers l’arrière via un ressort situé entre le canon externe et le canon interne. Voilà pour la version très simplifiée du fonctionnement les images ci-dessous devraient être plus claires que mes explications.

Ce système, bien que novateur à sa sortie, comportait de nombreux défauts :

  • Il était très gourmand en gaz, particulièrement sur les premières versions qui ne comportait pas de système de fermeture automatique après un tir : tant qu’on gardait la détente appuyée le système continuait de libérer du gaz
  • Beaucoup de consommables nécessaires : en plus du gaz, il fallait régulièrement lubrifier le joint O-ring avec de l’huile car ce dernier s’use lors de l’utilisation
  • Le système étant sous pression, il n’était pas rare que des éléments explosent particulièrement pour les lanceurs où le gaz circulait dans les chargeurs pour faire remonter les billes.

Le premier lanceur à utiliser le système Type BV est un design original de la firme JAC nommé le Battlemaster, la première réplique l’utilisant sera une reproduction du Sterling L2A3 toujours commercialisée par JAC. Le FN FNC de chez Asahi Firearms fut le premier à intégrer un système de coupure du gaz entre chaque tir pour pouvoir proposer un mode rafale de 3 coups et permettant de résoudre le problème de consommation de gaz élevée.

Avec une précision et une portée extrêmement limitées, des utilisateurs de lanceurs BV ont commencé à modifier leurs lanceurs, principalement en jouant sur la taille du canon, dans le but d’augmenter la puissance et d’améliorer les performances ce qui causé bon nombre de blessures sur les joueurs ciblés lors de parties et à l’origine ce qui a été qualifié à cette époque d’Ère de la puissance maléfique ou « 極悪ハイパワー時代 » (Gokuaku haipawā jidai, lit. Mauvais Haute-puissance Époque).

Ça gaze ?

On va revenir un peu en arrière pour cette partie, plus précisément au début des années 60. Le jeune passionné du nom de Tazō Kobayashi dont on a parlé plus tôt et qui avait rejoint les rangs de MGC en 1961 s’est dit que ce serait pas mal de rendre plus réaliste ces maquettes de pistolets en leur permettant de reproduire le mouvement de la culasse et l’éjection d’une douille lors d’un tir. Et il réussit la chose en 1965 créant alors le premier Model Gun Blow Back, révolutionnant le marché au passage.

On saute 20 ans plus tard, en 1985, alors que les répliques dites airsoft deviennent plus populaire que les Model Guns, MGC décide de sauter le pas et de créer leur premier modèle : un M93R semi automatique non blow back dont le réservoir d’air comprimé se trouvait directement sur dans le chargeur de la réplique, il fallait alors utiliser une pompe pour le remplir.

Un an plus tard, une petite boite nommée Tokyo Marui va tenter de créer la première réplique Gas Blow Back (ou GBB) et va y arriver en créant un système assez compliqué et nécessitant un petit réservoir de gaz amovible qui devait être inséré à l’endroit où se trouvait normalement le chargeur. Le billes quand à elles devaient être placées dans un cylindre qui peut en accueillir une quinzaine avant d’être introduit dans la réplique via un orifice situé à l’arrière de la culasse. Et la bizarrerie ne s’arrête pas là ! Par défaut la culasse est en arrière poussée par le ressort du piston. Lorsqu’un réservoir rempli est inséré, le gaz va être instantanément libéré, remplir le système, comprimer le ressort du piston et ramener la culasse en avant. Le reste du fonctionnement est similaire à un GBB moderne. Et beh ces gens de chez Tokyo Marui ils devraient pas aller bien loin vu l’usine à gaz qu’ils ont pondu (on est sur internet donc je me sens obligé de le préciser : c’est du sarcasme).

Le premier GBB avec un fonctionnement que je qualifierai de conventionnel arrivera en 1989 et sera le 1911-A1 Tanaka Works qui utilisera toujours une réserve de gaz séparée du chargeur. Ce sera corrigé par le Glock 17 MGC sorti en 1991 qui fut le premier à placer la réserve de gaz et les billes dans quelque chose qui ressemble à un chargeur. Ce Glock MGC fut une petite révolution : déjà il perfectionna le système Blow Back le rendant plus efficace et réaliste mais aussi c’est la toute première réplique de Glock qui fut disponible sur le marché ! Elle a d’ailleurs eu du mal à prendre au début car les Glock n’était pas très connu à ce moment là et son apparence peinait à convaincre le public japonais qui avait l’impression d’être devant un pistolet à eau mais ses performances ont fini par convaincre les joueurs notamment grâce à une démonstration de sa fiabilité où lors d’un Hobby Show, il a été placé dans un dispositif le faisant tirer pendant tout la duré de l’exposition sans interruption prouvant ses capacités. Et le succès du premier Die Hard aidera bien par la suite.

Au fait, la personne qui est responsable de ce Glock 17 n’est autre que ce bon vieux Tazō Kobayashi qui finira par quitter MGC juste après la sortie du G17 et quelques années avant que l’entreprise fasse faillite pour fonder sa propre marque : Tanio Koba !

La révolution électrique

En parallèle de la création des GBB, une jeune société de modélisme qui peinait à tirer son épingle du jeu tente une première percée dans l’airsoft en proposant une réplique à gaz avec une mécanique expérimentale qui posera certaines bases pour les GBB qui suivront mais c’est des années plus tard qu’ils viennent révolutionner les répliques de fusil à billes avec un nouveau modèle de propulsion utilisant un moteur alimenté via des piles NiCd venant actionner la partie pneumatique à l’aide une cascade d’engrenages : l’Automatic Electric Gun abrégé en AEG venait de naître. Vous vous en doutez cette jeune société c’est Tokyo Marui (et on va y revenir bien évidemment).

Mais comme ça ne suffit pas, Marui fait breveter quelques années plus tard un système reposant sur l’effet Magnus et nommé Hop-Up permettant aux répliques de tirer plus loin ! Les répliques utilisant le système Type BV sont très vite dépassées à tous les niveaux : fiabilité, jouabilité et surtout performance, elles vont alors inévitablement tomber dans l’oubli et ne seront recherchées que par les collectionneurs avides de bizarreries.

La suite de l’histoire est simple : la discipline va se répandre dans le monde, de nouvelles marques vont apparaître et la plupart vont allègrement copier la mécanique des AEG Tokyo Marui ainsi que leur système Hop-Up

La loi japonaise

Comme chaque nouvelle discipline, le Survival Game n’avait pas de cadre légal à ses débuts : pas vraiment de limites de puissance ni de standard sur les équipements de protection hormis le port obligatoire de lunettes ou masque de protection. Mais au fil des années, entre le gain de popularité des airsoft guns et des parties de survival games ainsi que les accidents et dérives qui ont eu lieu, la loi à été révisée à quelques reprises et les fabricants de répliques ont tenté de trouver des solutions pour ne pas que la discipline court à sa perte.

Le plastique c’est fantastique

Il existait déjà dans les années 70 la règle limitant l’utilisation de métal sur les répliques d’armes de poing suite à l’implication de répliques de pistolet métalliques dans diverses actions criminelles (vols, menaces armées, etc) : les fabricants ne pouvaient donc plus se servir de métal pour confectionner la plupart des parties externes et visibles de leur répliques : culasse, canon externe, etc devaient dorénavant être en plastique. Les seules exceptions étaient les répliques dont le canon était neutralisé comme c’était le cas pour certains Model Guns ou, pour ceux qui veulent garder leur lanceur jouable, de peindre l’intégralité de la surface en métal en jaune ou en blanc. Cependant, cette loi ne s’étendait pas aux répliques de fusils et autres SMG qui pouvaient donc rester fidèles aux armes qu’ils répliquent.

Unlimited power

Au début des années 90, avec la popularisation du Type BV et son Ère de la puissance maléfique, des joueurs, terrains et institutions ont commencé à vouloir mettre en place des règles pour éviter que le gouvernement japonais s’en mêle, l’une d’entre elles fut la proposition du magazine papier « Arms Magazine » de limiter la puissance de jeu à 1J maximum. Cette proposition a été largement acceptée par les joueurs impactant la vente de kits d’upgrade pour augmenter la puissance des répliques qui a été délaissés au profit de la personnalisation externe et autres customs visuels.

Même si la proposition de limitation à 1J était répandue, elle n’était qu’officieuse et certains joueurs utilisaient encore des répliques à la puissance élevée, achetées telles quelles ou modifiées avec des Power Up kits ce qui causa d’autres accidents. Suite à ça le gouvernement japonais ajouta à la loi de contrôle sur la possession d’épées et d’armes à feu (銃砲刀剣類所持等取締法) des révisions visant la vente, la possession et l’utilisation des Soft Air Guns. La plus importante d’entre elles (et également la plus connue) étant la limitation de la puissance développée à 0.98J avec des billes de 6mm et 1.64J pour des billes de 8mm. L’achat, possession et utilisation de ces lanceurs n’est possible que pour les personnes ayant 18 ans ou plus.

Quelqu’un va-t-il penser aux enfants ?

Côté mineurs, ils ont le droit de pratiquer la discipline à partir de 10 ans mais, comme en France, ils ne peuvent utiliser que des lanceurs ne développant pas plus de 0.135J. Il existe de nombreux terrains proposant des parties où les mineurs sont acceptés et encadrés où tous les participants, majeurs comme mineurs, doivent utiliser des répliques tirant à 0.135J.

Avez-vous 5 minutes pour parler de l’ASGK ?

Si vous possédez ou avez possédé une réplique produite au Japon, il est fort possible que vous ayez vu ces 4 lettres gravées quelque part. C’est l’un des trois organismes de contrôle et de régulation des répliques d’airsoft et model guns du Japon :

  • L’ASGK ou 日本遊戯銃協同組合 que l’on peut traduire en Coopérative Japonaise des Armes-Jouets
  • La STGA ou Safety Toy Gun Association
  • La JASG ou 日本エアースポーツガン振興協同組合 pour Japan Air Sports Gun

Chacune de ces trois entités regroupent plusieurs fabricants sous une même bannière pour mettre en place de mesures de sécurité sur la conception, la distribution et l’utilisation des répliques d’airsoft et des model guns. Elles ont chacune créé des certifications représentées par un sceau qui sera apposé sur la boite et potentiellement la réplique pour signifier qu’elle est conforme au standard le l’association en question et respectent la loi sur le contrôle des armes à feu (銃砲刀剣類所持等取締法). Ça ne se limite pas seulement aux répliques d’airsoft, il existe aussi des certifications pour les model guns, les répliques d’armes en métal, les accessoires, les protections et même les billes !

Et comme je le disais plus haut, à l’origine de ces associations on retrouve diverses marques de la discipline, des gros noms comme des petits acteurs. L’ASGK, la plus ancienne car fondée en 1974, regroupe la plupart des gros poissons comme Tokyo Marui, Tanaka Works et Western Arms. Dans la STGA on retrouve Marushin et Tanio Koba (l’entreprise, pas le monsieur) tandis que KSC Japan, Maruzen et Laylax seront côté JASG. La STGA et la JASG on vu le jour suite à des désaccords entre différents fabricants alors tous sous le giron de l’ASGK quand à la régulation de répliques fonctionnant au CO2 après la publication d’un article à charge du média Arms Magazine concernant l’utilisation de ce gaz comme mode de propulsion. Les trois organismes ont alors chacun proposé des régulations bien différentes concernant les lanceurs tournant au CO2 mais qui ont fini par s’harmoniser en 2019.

Dans tout ça on peut se poser la question sur d’éventuels conflits d’intérêts et des moyens de contourner les lois, sauf que contrairement à notre cher pays à l’étendard bleu, blanc et rouge le Japon c’est quand même sacrément moins magouille-land (ça ne veut pas pour autant dire qu’il n’y en a pas, loin de là) et ces associations agréées par le gouvernement Japonais sont là pour assurer la pérennité de l’activité et la survie des fabricants : on parle quand-même de répliques d’arme à feu dans un pays où le public à l’interdiction formelle d’en posséder et où l’utilisation pour la chasse est très surveillée, le moindre scandale pourrait couler la discipline.

Les marquages réalistes et les licences

Comme beaucoup de fabricants asiatiques, les marques d’airsoft japonaises n’ont pas grand chose à faire des histoires de licence et de contrefaçon dans le dessin des répliques qui par définition sont des maquettes d’armes à feu existantes. C’est d’ailleurs pour ça qu’en airsoft il faut bien différencier une « réplique » et un « lanceur » : la première est une reproduction d’un arme à feu existante en reprenant sa forme générale et souvent ses marquages tandis que le deuxième est un dessin original ou quelque chose ne reposant pas sur de l’existant (mais peut s’en inspirer sur certains aspect).

Quand les Model Guns et les premières répliques sont apparus et n’étaient présents qu’au Japon, cela ne posait pas encore de problèmes aux fabricants d’armes à feu qui n’avaient que faire des ces bouts de plastique ressemblant vaguement à leurs produits. Mais à partir du moment où l’airsoft a gagné en popularité et s’est répandu à travers le monde, que le nombre de fabricants de répliques a drastiquement augmenté tout comme le nombre de lanceurs reproduisant ou non une arme existante certains manufacturiers ont commencé à tirer la gueule et à se dire que ce serait bien de réguler ces contrefaçons qui utilisent leur designs et leur logo sans leur accord.

Et c’est ainsi que vont naître les premiers distributeurs ou « re-packers » qui tentent de faire le pont entre les fabricants de répliques et les manufacturiers en gérant toutes ces histoires de licence. Mais si vous savez les Umarex, Cybergun et plus récemment EMG, ces gens qui sont les premiers à râler sur les « contrefaçons » en provenance d’Asie mais à qui ça ne pose pas de problèmes de copier sans vergogne un lanceur pour le distribuer dans leur coin et moins cher vu que toute la R&D a déjà été faite… pardon je suis un peu salé on va revenir à nos histoires de licence.

Déjà il faut savoir que côté propriété intellectuelle et particulièrement en licencing il y a deux aspects à bien différencier :

  • Le trademark qui concerne les marques ainsi que leurs logos et donc les marquages
  • Le trade dress qui concerne lui la forme et l’apparence, en un mot le design

Autre aparté sur les marquages, il arrive régulièrement qu’une réplique sous licence possède moins de marquages que la contrefaçon ou que certains soient remplacés par des marquages légaux voir dans certains cas des choix de design différents par rapport au vrai modèle. La raison est souvent que la marque qui cède son image veut limiter la ressemblance avec la « vraie » version et la réplique d’airsoft pour éviter qu’elles ne soient confondues. C’est donc pour ça qu’un Cal 5.56 ou un 9mm vont devenir un 6mm BBs ou des « Licence provided by XXX » vont apparaître sans parler des pays comme l’Allemagne qui obligent la présence des seaux certifiants qu’il s’agit d’une réplique. Un cas typique de ça est le FAST Micro Mount Unity produit sous licence par PTS et contrefait par WADSN entre-autres : déjà les marquages sont assez différent et le PTS affiche un « For airsoft use only » sur la face inférieure et sur la première version des PTS la visserie changeait aussi, optant pour un profile Allen (ou 6 pans) au lieu du Torx. Côté WADSN pas de prise de tête, on fait tout pareil que sur le vrai, marquages comme visserie. Cependant pour avoir eu les deux le PTS a tout de même une anodisation largement meilleure et des marquages plus fins et moins grossier que les WADSN.

Pour résumer, une réplique qui reprend la forme mais pas les marquages reste une contrefaçon. Par exemple le Five-SeveN GBB Tokyo Marui a des marquages ressemblant à ceux de FNH mais complètement fictif (au grand damn de notre Chevalier de la Herstal toulousain) pour autant la réplique ressemble en tout point au vrai FN5-7 donc légalement on est bien dans la contrefaçon. De l’autre côté les GP1799 GBB de WE s’inspirent d’éléments de design de Glock 17 et de Walther P99 sans pour autant les copier et ne sera donc pas considéré comme une contrefaçon ni une réplique. Ces histoires de licence ne sont pas sans nous rappeler le « drama Glock » qui a eu lieu il y a pas mal d’années maintenant mais je vous laisse découvrir ou redécouvrir cette saga en consultant l’article que j’avais pu écrire dessus à ce moment-là.

En 2025 au Japon, on a un peu de tout niveau licence : des gens qui jouent à peu près le jeu avec Laylax qui distribuent les répliques sous licence de SigAir et Krytac au Japon, d’autres qui ont le cul entre deux chaises comme KSC Japan qui proposent à leur catalogue des répliques avec et sans licence et enfin ceux qui marchent sur des oeufs comme Tokyo Marui qui n’a actuellement aucun partenariat avec un manufacturier pour la production de répliques.

Ces histoires de licence ne sont pas un problème pour eux du moment qu’aucun autre fabricant japonais possède un licence d’exploitation comme Laylax avec SigAir, Marushin avec FN Herstal et Cybergun pour le Five-seveN et par le passé Western Arms et Beretta. C’est donc pour ça que le Five-seveN Tokyo Marui a des marquages ressemblant mais pas réalistes et qu’il manque des logos sur leur P320 GBB sorti cet automne. Et si vous vous dites qu’en vrai ça va ils ont tous recours à ce genre de tactique ils vont pas oser se faire des procès entre eux sachez qu’en 1997 KSC Japan a été attaqué en justice pour contrefaçon par Western Arms et Beretta.

Pour le reste, les répliques n’ont pas pour vocation de quitter leur pays donc les fabricants japonais se soucient moins des soucis de licence et de marquages et ça même s’ils savent que des exportateurs se chargeront de la distribution dans le reste du monde à leur place.


Maintenant que ces points historique et légal sont fait on va pouvoir passer au vif du sujet : à quoi ressemble le paysage de l’airsoft au Japon en 2025.

Les terrains

La quasi totalité des terrains au Japon sont détenus et gérés par des entreprises qu’on pourrait comparer à des ERP (Établissement Recevant du Public) en France tel que Wild Trigger, Powegun ou Max2Joules (ces deux derniers exemples étant des magasins gérant des terrains mais vous avez compris). Il n’y a donc pas de terrains gérés par des associations de joueurs. Bon par contre quand je parle d’entreprise n’imaginez pas une multinationale ou une grosse boite, hormis les terrains dont le fonctionnement est orchestré par quelques magasins que c’est le cas du SFBC Battlecamp dans le quartier de Nipponbashi d’Ōsaka, le reste est souvent géré par de très petites équipes voir un seule personne comme le terrain Borderzone situé à l’ouest de Kyōto.

Le Japon étant un endroit où la place à tendance à vite manquer les terrains sont rarement très grands, l’un des terrains proche de Tokyo connus comme étant l’un des plus grands du Japon se trouve à Chiba et propose une surface de jeu de moins d’un hectare. La plupart des terrains sont alors construits pour un jeu type CQB (Close Quarter Combat) avec des distances d’engagement peu élevées et facilitant l’utilisation de répliques développant une faible puissance comme préconisé par la loi japonaise. Les engagements à moyenne distance sont donc rares et ceux à longue quasi inexistante.

La majorité des terrains ayant une surface très réduite un nouveau style de jeu à fini par émerger : l’Ultra-CQB où les distances d’engagements dépassent rarement les 5m sur des terrains conçu comme des labyrinthe favorisant un jeu très rapide voir frénétique se rapprochant de ce qu’on connaît comme le Speedsoft. D’ailleurs des terrains en France tentent de proposer ce genre d’expérience nipponne comme le faisait à l’époque Takoyaki CQB à Nanterre (mais qui semble avoir fermé suite à la pandémie de COVID-19).

On va retrouver deux types de terrains : en extérieur et en intérieur. Les terrains en extérieur sont pour la plupart en périphérie des villes ou dans les campagnes/montagnes et proposent généralement une surface de jeu un peu plus grande mais pour s’y rendre il vaut mieux être véhiculé. Les terrains intérieurs à contrario seront facilement trouvables en ville et pencheront plus du côté Ultra-CQB forcément.

Niveau fonctionnement beaucoup de terrains sont ouverts tout au long de la semaine, ne fermant qu’un ou deux jours. Ici on ne s’inscrit pas à une partie (ou journée) comme en France, on doit réserver un créneau pour s’incruster sur une partie ouverte au public pour 1h, 2h ou la journée entière. Il est aussi possible de privatiser le terrain pour des durées similaires. Évidemment, plus longtemps vous voulez jouer, plus cher ça va vous coûter.

D’ailleurs beaucoup de terrains ouverts en semaine proposeront majoritairement des créneaux de privatisation, les parties publiques étant généralement organisées le week-end. C’est particulièrement le cas pour les terrains situés en ville qui fonctionnent plus comme un laser-game en France où des groupes de potes, débutants sans matériel ni expérience comme confirmés équipés jusqu’aux dents, viendront jouer entre eux pour une à deux heures après les cours ou une journée de travail. D’ailleurs la plupart proposent la location de matériel, que ce soit répliques, protections faciales et même des gants !

Le jeu

Et niveau jeu ça se passe comment ? Au Japon aussi on peut diviser les types de journées/parties en deux catégories : le jeu classique semblable à celui des dominicales et le MILSIM qui va être complètement à part avec un système de touche très particulier.

Le CQB « casual »

Ici rien d’inhabituel, ça va être des modes de jeu classiques tel que de l’affrontement en équipe sans but précis (MME), de la capture de drapeaux, des modes avec pose et désamorçage de « bombe » (factice bien entendue) et plein d’autres variantes plus ou moins farfelues. On reste sur du conventionnel mais en même temps c’est logique, c’est des modes qui sont joués depuis la création de la discipline, c’est simple et ça s’adapte bien au jeu rapide des terrains japonais.

Le MILSIM

A contrario le MILSIM c’est une autre planète. Déjà du fait de la puissance limitée des répliques japonaises et de la recherche de réalisme au cours de ces événements influençant de nombreux joueurs à s’orienter vers le GBBR, les règles de touches changent et en plus des billes les joueurs vont parfois être équipés de systèmes utilisant des lasers pour faciliter les engagements à « longue » distance (à mettre en perspective des longueurs de terrains souvent pas très élevées).

Comment ça des lasers ? C’est simple chaque joueur sera équipé d’un émetteur placé sur le canon de la réplique et déclenché à chaque tir, d’ailleurs cet émetteur mimique souvent un silencieux pour ne pas briser l’immersion. Pour la touche, un à plusieurs récepteurs seront positionnés sur le casque et le torse des joueurs.

Concrètement on est plus proche d’un laser-tag à grande échelle que d’une partie d’airsoft mais pour les joueurs japonais il s’agit d’un compromis nécessaire pour profiter des quelques rares parties qui arrivent à se dérouler sur des terrains relativement grands (pour des standard japonais) prêtés pour une période donnée par des municipalités ou des propriétaires privés et se situant en forêt ou montagne, les billes seront alors mises sur le banc pour éviter les accidents avec des promeneurs qui pourraient passer par là sans faire attention mais aussi pour limiter les déchets.

Par conséquent on est plus proche du reenactment (de la reconstitution en bon françois) que des OP d’airsoft telles qu’on les connaît même si le déroulé de journée va finalement être le même, avec moins de véhicule qu’une Border War (faut dire eux ils sont dans l’excès aussi).

Les joueurs

Premier truc à savoir, l’airsoft associatif n’existe pas vraiment au Japon. Il y a évidemment des équipes mais il s’agit soit de groupes d’amis avec un semblant de dress-code soit des joueurs se ressemblant pour former une unité avec pour objectif de faire de la reconstitution ou du MILSIM.

Il est difficile de faire une liste de profils types tant il y en a de différents au Japon mais j’ai quand même pu remarquer des similitudes quand à leurs attentes et leurs habitudes.

Les répliques : le style avant tout

On va commencer avec une information choc (enfin ça c’est si vous avez zappé la rappel historique en début d’article) : l’upgrade interne n’est pas hyper répandue auprès des joueurs. Il est possible de trouver pléthore de pièces d’upgrade et même dans certains magasin des MOSFET et moteurs brushless mais une grosse partie des joueurs ne toucheront pas (ou de manière anecdotique) à ce qui se trouve dans leur réplique, seul quelques mécanos et autres aficionados de la performance prendrons le temps de changer chaque pièce à bricoler dans leur atelier ou par terre.

D’ailleurs nouvelle anecdote, le premier moteur brushless proposé sur le marché de l’airsoft venait d’Option No. 1 une boite japonaise, un comble n’est-ce pas ?

Et c’est pas tant surprenant quand on prend en compte la loi japonaise qui ne permet pas de jouer avec la puissance et la taille de la plupart des terrains ne nécessitant pas une portée élevée. Quand on prend en compte ces deux gros paramètres, on réalise que les performances en sortie de boite de beaucoup de répliques sont largement suffisantes pour s’amuser.

Qu’est qu’on fait de tout cet argent qui n’est pas utilisé pour optimiser les performances de la réplique, on l’économise ? FAUX ! On claque tout pour customiser sa réplique avec toutes sortes de pièces. Et de ce côté là les japonais sont plein de ressources proposant des customs ultra-réalistes utilisant des pièces RS/RD* coûtant des prix pas permis au builds fantasques inspirés ou non d’œuvres de fiction. On retrouve un bon échantillon sur le blog sg-fashion-snap (un site à garder de côté pour vos inspirations mais on y reviendra).

*Real Steel / Real Deal, en gros du matériel conçu pour les professionnels mais accessible au grand public, le premier terme pour l’armement et le deuxième pour les accessoires et le gear.

Le gear : vrai matériel, zéro flex

Pour continuer dans la lancée du bon gros matos RS et RD on va parler de gear où la encore les joueurs japonais ne font pas dans la demi-mesure et n’hésitent pas à aller taper dans des grands noms de l’équipement tactique même si ce n’est que pour du jeu occasionnel. Bien sûr des reproductions (ou contrefaçons appelez ça comme vous voulez) existent et sont facilement accessibles tout comme du matériel bon marché et tous les joueurs ne se baladent pas avec un kit complet Crye Precision, un plate carrier Ferro Concept et un casque OPS Core mais c’est une tendance que j’ai remarqué : les japonais préfèrent acheter du haut de gamme souvent synonyme de qualité plutôt que du cheap qui ne tiendra pas la route. J’ai pu observer ce phénomène dans le matériel de camping et plus largement l’outdoor, mais également pour l’équipement moto et bien d’autres activités.

Pour en revenir à l’airsoft, on a cliché assez tenace en France disant que des joueurs utilisant de l’équipement similaire ont tendance à se comporter comme des princesses, à exhiber les logos des fabricants de leur gear hors de prix et se pavaner devant les photographes présent lors de certaines parties mais à pleurer lorsqu’ils ont salit leur joli uniforme tout neuf ou abîmé leur plate-carrier « utilisé par les pros ». Savoir si c’est une réalité ou non n’est pas le but de cet article et personnellement je ne prendrais pas parti mais en tout cas une chose est sûre cet à priori n’existe pas au pays du soleil levant : les joueurs qui investissent dans ce genre de matériel ne le font pas pour se la raconter mais pour l’utiliser et pas qu’un peu ce qui finit par lui donner une belle patine dont on peut voir de beaux exemples assez régulièrement sur sg-fashion-snap.

Les inspirations : du policier au Gundam

Ben tiens c’est la deuxième fois que je parle de ce site nommé SG-Fashion-Snap pour Survival Game Fashion Snap et dont le slogan est « Make yourself look neat even when you are in the combat » soit « Avoir la classe même en plein combat » qui est un blog dédié à la photographie dans l’airsoft et tenu par des gens se rendant à de nombreux évènements, principalement autour de Tokyo, pour prendre en photo les joueurs aux tenues travaillées et leurs répliques joliment modifiées. Pour moi ce site et son contenu représentent l’essence même de l’airsoft nippon : des inspirations diverses et variées allant du réaliste au bizarre, du simple en apparence au « bordel pourquoi ce mec a deux miniguns montés sur ses épaules » ou encore de la tenue de policier américain au PUTAIN DE GUNDAM C’EST TROP BIEN.

Certes, là encore ces tenues ultra travaillés ne sont pas la norme au Japon mais elles sont bien plus courantes que leurs équivalents en France, je veux dire ok on a quelques mastodontes c’est cool mais il faut reconnaître que les japonais sont dans une autre ligue, bien au dessus de la nôtre et surtout il ne se prennent pas au sérieux et savent que ça reste un jeu. Ils ont bien compris le dicton du bon Ding Chavez « Jouer sérieusement sans vous prendre au sérieux » et ça c’est vachement rafraîchissant à l’heure où en France la majorité des kits de joueurs reproduisent des opérateurs tacticool qui se sentent plus pisser. M’enfin je fais mon vieux con, peu importe ce que j’en dis le plus important c’est de passer un bon moment à jouer avec ses potes et profiter de la discipline au maximum, peu importe son gear, sa réplique ou quoique ce soit d’autre.

La place du HPA

En Europe et aux États-Unis c’est un incontournable depuis qu’ils s’est installé sur nos terrains et dans les répliques des joueurs ils y a plus de 10 ans (je me souviens encore des pubs très limite de JB Airsoft et de son slogan « C’est pas du full » pour profiter d’une vidéo virale…) et aujourd’hui il existe plein de systèmes drop-in pour AEG ou pour convertir un GBBR sans devoir changer chaque valve de remplissage de chargeur. Il est donc impensable de se dire que le système est mis de côté par la quasi-totalité d’un pays dont la majorité des terrains sont des CQB, lieu de prédilection des joueurs qui se baladent avec des flexibles accrochés à leur réplique.

Vous allez jamais me croire mais c’est le cas au Japon ! Jure ma dernière phrase avait vendu la mèche ? Oui c’est encore du sarcasme pour ceux qui en doute. Il n’est pas impossible de trouver du matériel pour convertir des répliques à ce type de propulsion tout comme des joueurs utilisant des GBB ou GBBR modifiés pour fonctionner au HPA mais c’est vraiment un faible échantillon, la technologie étant plus ou moins bannie de beaucoup de terrains à cause de mauvais souvenirs datant de l’époque du Type BV et l’Ère de la puissance maléfique.

Et c’est justement à cause de cette période et d’incidents survenus début 2000 et impliquant des lanceurs lourdement modifiés et fonctionnant au CO2 dans une série de crimes que cette technologie se traîne une sale réputation de mode de propulsion dangereux et dont on peut facilement modifier la puissance tant et si bien que les systèmes utilisant un réservoir externe (CO2 ou HPA) ont fini par être surveillés de très près par les autorités et les trois organismes de régulations (ASGK, STAG et JASG). Aujourd’hui le CO2 est de nouveau toléré suite à une révision de la loi sur le contrôle des armes à feu qui autorise son utilisation et vise plutôt la modification de puissance des lanceurs qui touche malheureusement les lanceurs utilisant un réservoir externe et un régulateur permettant d’ajuster le débit de sortie de l’air comprimé et donc faire varier la puissance développée et par conséquent les répliques d’airsoft utilisant des système HPA.

Hormis quelques rares terrains qui acceptent ce genre de systèmes au prix de règles plus contraignantes et de contrôles plus stricts, ce n’est pas du tout répandu et pour cause : si de l’autre côté du globe les systèmes HPA sont adulés pour leurs performances et leur stabilité face aux autres modes de propulsion au Japon on en revient au même constat qu’au début : entre la taille des terrains et les limites de puissance l’intérêt est très limité pour la plupart des joueurs, les débutants et joueurs occasionnels ne voudront pas investir dans un système si cher alors qu’un bête AEG ou un GBBR plus rigolo à utiliser suffit et les joueurs à la recherche du réalisme seront rebuté par le flexible qui dépasse. Aussi peu importe le type de joueurs dont il s’agit, ils auront tendance à vouloir éviter un système contraignant et beaucoup plus surveillé les empêchant d’aller jouer sur une très grande partie des terrains japonais.

Et le reste du monde ?

Une question que certains doivent se poser : que pensent les joueurs japonais de la pratique dans le reste du monde ? La réponse est assez simple, pas grand chose. Mais pas méchamment, juste que comme la majorité des joueurs français, américains ou polonais n’ont pas grand chose à faire de comment on joue ailleurs, il en est de même pour les japonais. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas curieux pour autant, lors des nombreux échanges que j’ai pu avoir beaucoup m’ont demandé si l’airsoft était beaucoup pratiqué en France, si on connaissait des marques comme Tokyo Marui ou KSC Japan et comment ça se passait niveau régulations.

C’était amusant de voir leurs réactions quand je leur parlais de la taille des terrains, des puissances qui peuvent monter jusqu’à 2J en France et plus dans certains pays d’Europe, de nos mécanos fous qui font des configurations aussi stupides qu’efficaces. Et même si souvent ils avaient l’air d’émettre des réserves sur les puissances pratiqués ils trouvaient notre façon d’aborder la discipline cool et étaient intéressés par la chose, j’imagine qu’ils ont été rassurés quand j’ai précisé que des limites sur les distances d’engagements étaient appliquées en fonction de la puissance développée par la réplique lors des parties.

Toujours est-il que comme n’importe qui, ils n’iront pas forcément chercher d’eux-mêmes comment est pratiqué la discipline dans d’autres pays mais s’ils croisent un joueur étranger ils ne seront pas avare en questions et ça j’avoue que ça fait bien plaisir. D’ailleurs de voir que quelqu’un d’extérieur s’intéresse à l’airsoft au Japon ça en a mis plus d’un de bon humeur et ils étaient très content de pouvoir répondre à mes questions, bon c’est pas non plus le moment de leur vie mais ils ont quand même l’air d’avoir bien apprécier l’échange souvent approximatif à cause de mon niveau de Japonais pas top.

Le grand public

Et le reste du pays, ils en pensent quoi de ces gens et de leurs répliques ? Que ce sont de grands enfants qui feraient mieux de passer à autre chose ? Ou alors des frustrés de la vie qui n’ont pas pu devenir militaire ? Voir même des malades extrémistes qui rêvent d’une guerre civile ? Ah non pardon ça c’est la vision de l’airsoft en France si on écoute ces bons vieux médias traditionnels

Non pour le coup au Japon la plupart s’en fichent ou n’en pensent rien. Et dans un pays où le Hobby, les maquettes en tout genre, est chose commune et des milliers de sous-cultures (dans le sens de différentes et pas de cultures inférieures, on est pas des arriérés ici) existent ce n’est pas surprenant.

Pour la plupart des gens la pratique sera plus perçue et abordée comme le laser-game ou le paintball en France : un truc rigolo que tu vas faire de temps à autres avec des potes. Et concernant les joueurs les plus passionnés qui font du reenactment ou du MILSIM, là encore dans un pays aux passions ultra variées, ce n’est qu’un puits sans fond parmi tant d’autres où les aficionados vont claquer tout leur argent.

Alors bien entendu il ne faut pas faire de généralité tous les habitants du Japon ont leur avis propre sur la discipline et il y en a très certainement qui partage l’une des visions que j’ai énoncé en introduction de cette section mais ils ne sont clairement pas majoritaires.

Puis on parle quand même du pays qui a inventé la discipline et commercialisé les premières répliques d’armes à feu quelques années après la fin de la Seconde Guerre, l’airsoft et les model guns font parti du paysage depuis bien longtemps alors qu’en France seul l’airsoft s’est installé à partir de la fin du siècle dernier et la discipline a connu sa première grosse vague de popularité aux alentours de 2010 grâce notamment à YouTube.

Les médias japonais

Il est compliqué de s’intéresser à l’airsoft moderne sans parler des différents médias qui traitent la discipline, le plus évident étant YouTube mais on retrouve aussi le blogging (coucou), les magazines dédiés et bien entendu deux choses pour lesquelles le Japon est connu à travers le monde : les mangas et les animés !

Le blogging (parce que c’est trop bien d’écrire des pavés sur internet)

Je vais être chauvin et attaquer avec les blogs et comment ne pas parler de LA référence du milieu au Japon : hyperdouraku ! Oui vous avez déjà vu ce nom à plusieurs reprises que ce soit dans les sources cet article et d’autres sur mon blog, hyperdouraku c’est un site d’actualité, de reviews et de reportages sur tout ce qui touche à l’airsoft et au Survival Game. Vous trouverez donc des tests répliques, gears et autres accessoires, des comptes rendus de gros évènements qu’il s’agisse de parties ou de salons ainsi que des articles touchant au monde tactique et militaire. Pour les nostalgiques et les curieux, ils proposent aussi une section « Vintage » avec des reviews écrites sur des vieilles répliques et retraçant les débuts de l’airsoft. Ils font régulièrement appel à des illustrateurs pour d’autres sections de leur site comme « Storytime » qui va parler d’armement (souvent disponible en répliques) dans les films ou encore « Airgun review » qui va présenter sous forme de bande dessinée et de manière brève une réplique d’airsoft. Et il y en a encore bien d’autres ! Cependant et vous devez vous en douter tout est en japonais et il n’y a pas de module de traduction intégré, la seule possibilité pour tous ceux qui ne lisent pas les Kanji, Hiragana et autres Katakana est les moteurs de traduction qui fonctionnent généralement bien sur le site même s’ils ont tendance à péter la mise en page.

J’en ai parlé précédemment donc je vais me contenter de l’évoquer de nouveau ici, SG-Fashion-Snap est un autre blog dédié à la photographie dans la discipline très connu au Japon et généralement présent durant les gros évènements pour prendre des clichés des joueurs et de leurs équipements.

On pourrait se dire qu’hormis ces deux exemples et quelques autres petits rédacteurs dans leur coin ça va s’arrêter-là mais pas du tout, le blogging au Japon c’est un représente une part importante des médiums qui parlent d’airsoft, pas mal de passionnés tiennent des blogs qu’ils alimentent régulièrement que ce soit pour parler de Survival Game, d’équipement tactique, de Model Guns ou même des trois comme le fait par exemple EVOLOG ! Et les magasins ne sont pas en reste, beaucoup proposant une section blog sur leur site qu’il s’agisse de boutiques physiques ou en ligne comme par exemple MIL-FREAKS, AIRSOFT97, pradva ou encore ORGA Airsoft. Tous ces sites partagent un point commun : ils utilisent la plateforme Military Blog qui comme Skyblog à l’époque en France propose une solution pour héberger et indexer des blogs créés par ses utilisateurs avec des règles d’utilisation alignées avec la pratique et les soucis d’affichage qui peuvent aller avec (si vous postez régulièrement du contenu lié à l’airsoft sur, totalement au pif, Facebook ou Instagram vous devriez voir de quoi je parle).

Les magazines papiers pour toujours plus de lecture

Et quand on pense qu’il doit difficilement y avoir plus vieux médium que les blogs, le Japon contre-attaque avec les magazines ! Et je vous vois venir « Bah en France aussi on en trouve des magazines d’airsoft… » alors déjà on en trouvait, c’est très rare de tomber sur des magazines papier DÉDIÉS à la discipline de nos jours surtout depuis que les mastodontes de l’époque ont arrêté de paraître, je parle bien entendu de RED DOT Magazine, Airsoft Addict (aussi connu sous le nom de Bille de 6 Magazine) ou encore 0’20 Magazine France (qui existe encore dans une version en ligne uniquement).

Mais au Japon la presse airsoft existe depuis bien longtemps et d’anciens noms continuent de sortir des numéros comme par exemple le mythique Arms Magazine que j’ai pu mentionner à quelques reprises dans cet article. Créé en 1987, il s’agit d’un mensuel qui va bien entendu parler d’airsoft, que ce soit répliques, gear, terrains ou évènements mais aussi des dernières choses à la mode dans la discipline et mais aussi sur les tendances en termes de matériel militaire. Et vu qu’il vise un public majoritairement masculin il va aussi proposer une section avec des photos de charme à thème, bon on est pas non plus sur du Playboy ou du ADDX non plus hein, ça reste bien plus soft je dirais même… non je ne vais pas la tenter celle-là. Ils ont sorti en octobre 2025 leur 450ème numéro et n’ont pas l’air près de s’arrêter !

Un autre nom assez connu de la presse airsoft japonaise est Peace Combat. C’est globalement la même chose qu’Arms Magazine mais avec un côté photos gravure un peu plus prononcé je dirais. Heureusement 0’20 Magazine est là pour contrebalancer la chose… hein ? Mais qu’est-ce qu’ils font là eux ? Et oui après une longue période à vide suite à une première tentative d’implantation chez les libraires de quelques pays dont notamment la France qui avait sa propre rédaction avant de tout stopper, la production du magazine coûtant de grosses sommes pour un produit ne se vendait pas aussi bien que prévu, 0’20 Magazine a fini par revenir dans une version 100% numérique et disponible en anglais, espagnol et français. Et parmi les différents collaborateurs de cette nouvelle mouture du magazine d’origine espagnole, on retrouve SG-Fashion-Snap qui aura sa propre section dans les dernières pages où seront partagés des profils et photos de joueurs souvent déjà présentés sur le blog.

D’ailleurs il n’est pas rare de voir ce genre de collaborations entre acteurs du web et magazines : SG-Fashion-Snap et ses photographes sont souvent sollicités pour leur travail par des mensuels comme 0’20 Magazine comme on l’a vu plus au mais aussi Peace Combat et Combat Magazine (qui est plus ancré dans le dans le domaine militaire et moins dans l’airsoft). Beaucoup de rédacteurs d’Hyperdouraku proposent également du contenu chez ces différents magazines, comme quoi le monde est petit !

Les créateurs de contenus et autres « influenceurs »

Qu’est-ce que j’aime pas ce terme même si pour le coup il est assez explicite et juste sur le rôle des nouvelles icônes du web en 2025. Le Japon n’échappe pas à la règle et avec une discipline aussi développée et présente dans le pays il y a moult personnes qui proposent du contenu sur les réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos.

Et la première qui vient en tête quand on parle d’airsoft c’est bien évidemment YouTube où se trouvent beaucoup de vidéastes divers et variés le plus connu d’entre tous étant probablement MachSakai dont la plateforme vous a surement déjà suggéré une de ses vidéos. Mais si vous savez le Japonais apparaissant grand sourire sur ses miniatures et durant ses présentations de répliques ! C’est une référence ici et il le sait très bien, il teste de tout : des dernières sorties aux vieilleries sorties du grenier en passant par les répliques à destination des 10 ans et plus, du moment où ça pique son « intérêt » il en fera une vidéo !

Mais il n’est pas le seul à présenter du matériel, on retrouve aussi Osumi-mama (おすみママ), la personne qui gère les magasins 41PX et qui possède une chaîne où on trouve de l’overview de répliques mais aussi quelques vidéos immersion au sein d’événements. Dans un genre similaire mais avec quelques abonnés en moins on retrouve Sasugo qui proposera bien plus de VLogs en rapport avec le Survival Game ou non. Mais il existe également des vidéastes japonais et souvent expatriés aux USA plus versé dans le « tactical » et les armes à feu qui parleront aussi d’airsoft comme c’est le cas pour Sato Hunt qui est souvent invité lors d’événements au Japon tel que le Mechasava. Bien entendu, bon nombre de boutiques ont aussi une chaîne YouTube et y postent du contenu.

Enfin pour terminer avec YouTube, je voulais aborder une catégorie de vidéastes particulière mais aussi un personnage dont le nom reviendra bien plus tard à savoir Irodori Mayoi (彩 まよい), une VTubeuse « Militaire » ou « ミリタリーVTuber » si on en croit son nom de chaîne (il va plus être question de direction artistique que de métier ici). Bon j’avais commencé à écrire ce que je pensais être quelques lignes pour parler du VTubing mais ça s’est vite transformé en paragraphe sans fin, cet article étant assez long comme ça, je vous propose d’aller jeter un œil à la page Wikipédia. Donc la VTubeuse Irodori Mayoi aborde la pratique via le virtuel ainsi qu’au travers de quelques reportages sur des événements bien réels. Elle propose aussi d’autres contenus typiques des VTubers.

J’ai surtout concentré mon attention sur YouTube mais il existe bien entendu d’autres plateformes exclusives au Japon, la plus connue étant NicoNicoVideo (ニコニコ動画), sur lesquelles ont va bien entendu retrouver du contenu lié à l’airsoft et au Survival Game mais la majorité des airsofteurs nippons auront plus tendance à se tourner vers la plateforme de Google pour poster et consulter du contenu lié à la discipline. Côté streaming et plateforme tel que Twitch, Kick ou YouTube (encore) je n’ai rien vu de particulièrement développé de ce côté-là concernant l’airsoft.

Et pour ceux qui demandent de quoi il en retourne pour TikTok je n’ai pas la réponse : je n’ai pas vraiment regardé de ce côté-là n’ayant aucun intérêt pour la plateforme, désolé. D’ailleurs on retrouve la plupart des créateurs de contenus que j’ai cité précédemment ainsi que les différents magasins et blogs sur les réseaux sociaux, la plupart d’entre eux sont principalement actifs sur Twitter qui est le réseau social le plus populaire et utilisé au Japon largement devant Instagram et Facebook.

L’airsoft dans les mangas et l’animation japonaise

Pour conclure cette partie sur les médias je voulais parler de la place de l’airsoft dans ces pans importants de la culture japonaise que sont le manga et l’animation. Alors s’il arrive parfois de voir des BB Guns dans certaines œuvres connues, celles qui sont centrées autour de la discipline et sa pratique sont assez rares. Les plus populaires parmi cette niche sont probablement Aoharu x Kikanjuu (Aoharu x Machinegun), Sabage-bu! (Sabagebu!: Survival Game Club!) ou encore Stella Jogakuin Koutou-ka C³-bu (Stella Women’s Academy, High School Division Class C³), cette dernière comptait d’ailleurs Tokyo Marui parmi ses partenaires de production.

Ça c’est pour les grosses licences ou les titres qui ont rencontré un certains succès mais sur la scène amateure et auto-produite, plus communément appelé doujinshi, il est existe bien plus tant et si bien qu’il va être compliqué de donner un nombre précis ou recenser tous les recueils. Enfin, contrairement aux autres médias dont j’ai parlé plus haut il ne s’agit pas forcément de ceux qui ont le plus participé à sa popularisation mais la discipline est quand même présente à travers différentes oeuvres, qu’elles aient l’airsoft pour thème principal ou juste un passage dans lequel les protagonistes s’adonnent a Survival Game.

Les magasins

Vous vous doutez bien qu’acheter des répliques ou du gear pour pratiquer l’airsoft au Japon ça n’est pas trop compliqué. Évidemment il y a les magasins spécialisés physiques ou en ligne qui sont remplis de répliques, accessoires et gear. Mais il n’est pas rare du tout de trouver des répliques dans de grandes enseignes telles que Joshin ou Don Quijote, on peut même en commander sur Amazon. Et pour ce qui est de l’occasion, on est à des années lumières de ce qui se fait en France : il est possible d’acheter ou vendre du matériel sur une myriade de sites ou dans des magasins dédiés à tout ce qui est seconde main !

Les grandes enseignes

Comme indiqué en introduction, il est possible de trouver des rayons airsoft dans certaines grandes enseignes telles que les deux que j’ai cité plus haut à savoir Joshin, dans les magasins proposant une section modélisme/Kids Land, ou DonQuijote dans leur version Mega (d’ailleurs évitez de rester trop longtemps dans les Donki, la musique des magasins risque de vous rendre fou !).

Cependant les-dit rayons sont souvent assez réduit et offrent un choix rarement varié : on y trouvera majoritairement des répliques pour les mineurs entre 10 et 18 ans (spring, revolver et parfois même AEP voir AEG), des répliques de poing à gaz (ou GBB) et quelques AEG et GBBR conventionnel. Bien entendu la marque la plus présente à leur catalogue est Tokyo Marui mais on peut parfois tomber sur KSC Japan, du G&G ou encore du Arcturus. Pour ce qui est des accessoires et pièces de rechange/upgrade ce n’est pas vraiment le genre d’endroit où vous en trouverez mais c’est pas non plus impossible : le Joshin le plus proche de chez moi propose une bonne sélection (mais bon c’est l’un des rares à le faire sur la dizaine de magasins de la chaine présent à Kyoto). Si vous souhaitez trouver un catalogue plus fourni ou orienté vers un public pouvant jouer à plus de 0.135J il sera plus pertinent d’aller faire un tour dans un des nombreux magasins spécialisés au Japon.

Les magasins spécialisés

Alors là les gens vous n’êtes pas prêt, en terme de magasins physiques le Japon est à un tout autre niveau, je dirais même sur une autre planète.

Nombre de magasins ont un catalogue à couper le souffle. J’ai profité d’être de passage à Tokyo pour faire quelques magasins à Akihabara et ai été estomaqué par la proposition de certains notamment 41PX dont la vitrine de répliques, pièces détachées et de gears était sans pareil. Évidemment je suis passé faire un tour dans la boutique d’Echigoya un magasin aussi vieux que la discipline. Deux magasins situés l’un au-dessus de l’autre (et visiblement assez pote) m’ont aussi marqué pour leur convivialité et leur chouette proposition malgré un espace assez limité : Military Shop MAITRI et AIRSOFT97. Mais le reste du Japon n’est pas en reste, la boutique Pravda située au sud de Kyoto et spécialisé dans les répliques et accessoires du bloc de l’Est propose elle aussi une bonne variété d’accessoires et de pièces d’upgrade en tout genre et c’était les seuls à proposer du LCT dans toutes les boutiques que j’ai pu faire. Toujours dans le Kansai, Strike Force Back-up Company occupe une place importante dans les quartiers de Namba et Nipponbashi à Osaka avec plusieurs magasins, un terrain de jeu, un stand de tir et même un café ! Un dernier pour la route : situé à deux pas de la station de métro Suehirochō de Tokyo, MIL-FREAKS propose un large éventail de gear RS/RD mais aussi de reproductions avec marquages s’il vous plaît !

Vous l’aurez compris, beaucoup de ces boutiques proposeront un choix bien plus large et un catalogue plus variés que les grandes enseignes : on retrouve toujours Tokyo Marui largement en tête (normal, ils jouent à domicile), G&G et Arcturus restent eux aussi de la partie mais j’ai pu voir beaucoup de répliques Krytac, VFC, Double Eagle ou Archwick. Certains proposaient même les tous récents MCX Salvo Precision en GBBR (dont l’interne est une énième copie du ZET System) et E&C en AEG ! Par contre pas de trace de Maruyama et c’est assez décevant pour une marque se disant « japonaise » (oui je sais que c’est du VFC en kimono, calmez-vous les fanboys).

La proposition en pièces d’upgrade n’était pas en reste avec du Laylax et toute ses marques satellites (Nineball, Prometheus, etc) trouvables en quantité mais aussi d’autres marques asiatiques comme Maple Leaf. Pour les pièces détachées, celles de chez G&G étaient les plus fréquentes dans les rayons, largement devant Tokyo Marui. Pour rester dans l’upgrade, j’ai été un peu déçu de voir très peu de MOSFET ou de moteurs brushless et pour le peu de boutiques qui en proposaient c’était souvent quelques exemplaires d’un seul et même fabricant, Gate en tête (mais j’ai réussi à trouver des Perun V2 Pro pour 22800¥ chez AIRSOFT97 qui vendait une petite partie du catalogue de la marque). Bref je pourrais continuer d’énumérer tout ce que j’ai trouvé de sympa dans ces boutiques mais elles ne sont pas non plus la norme et ne représente qu’une moitié de ce qui existe au Japon.

L’autre partie des boutiques ressemble beaucoup à ce que l’on peut trouver en France avec un catalogue se limitant à quelques marques. Ici ce sera encore et toujours le fabricant à l’oval bleu (et je ne parle pas de Ford) qui occupera les étales, au début en tant qu’étranger on trouve ça cool mais au bout de 2-3 magasins avec toujours la même chose en vitrine la nouveauté s’essouffle assez vite et le manque de variété se fait cruellement sentir au point qu’on pourrait limite se faire la réflexion que nos boutiques Françaises ne sont pas si mal… enfin ça c’est avant de voir les prix pratiqués et de se souvenir que le taux de change entre l’euro et le yen est stupidement à notre avantage.

Moins spécialisés dans l’airsoft mais plus dans le gear et particulièrement celui d’époque, on trouvera beaucoup de surplus au Japon avec du matos aux couleurs des Jieitai (自衛隊, les Forces d’Autodéfense Japonaises) mais aussi d’autres pays pour différentes périodes. J’en profite pour faire de nouveau ce petit rappel historique, le Japon faisait parti de l’Axe au côté de l’Allemagne d’un petit moustachu assez naze, ne soyez pas surpris si vous croisez des vêtements avec des insignes où trônent des aigles sur des symboles noirs sans que ce soit trop un souci pour qui que ce soit et qui est complètement en décalage avec notre vision d’européen pour qui le port et l’affichage de ces signes-là sont formellement interdits et surveillés.

Pour terminer, certaines boutiques proposent des sections occasions pour des répliques, pièces, accessoires et même du gear.

Internet !

J’ai pas mal parlé des boutiques physiques mais on est en big 2025, la plupart des gens font leurs achats en ligne et l’airsoft ne déroge pas à la règle. Sauf que s’il y a un truc bien connu concernant les sites japonais, c’est leur style très Windows 98 et leur expérience utilisateur datant de l’âge de pierre. Et c’est malheureusement aussi le cas pour l’airsoft et les nombreux sites de e-commerces d’enseignes nipponnes qui rentrent eux aussi dans cette catégorie peu glorieuse. Même si beaucoup d’entre eux tentent de se moderniser ils font passer la forme avant la fonction et l’utilisateur se retrouve juste devant une usine à gaz au design faussement actuel. Et je ne parlerai même pas de leur utilisation sur mobile.

Cependant les catalogues restent très fournis et variés, plus encore qu’en boutique. Seulement si vous voulez commander il va falloir apprendre le Japonais ou à minima déchiffrer la transcription approximative des moteurs de traduction. Le vrai frein concernant les commandes pour nous autres étrangers va surtout résider dans le fait que peu de magasins en ligne proposent de l’export : au moment de commander il sera seulement possible de saisir une adresse au Japon. Fort heureusement Impulse101, s’est récemment mis à la réexpédition même si je vous conseille de les contacter avant de commander sur un quelconque site, ils seront de bons conseils et pourront très certainement obtenir votre réplique de rêve à un tarif intéressant !

Je l’avais mentionné dans le paragraphe d’introduction on peut aussi acheter pas mal de matériel, répliques comprises, sur Amazon.co.jp ! Oui vous pouvez acheter du Tokyo Marui, du Marushin ou du KSC Japan sur la version japonaise du site de Geoffroy Bisous (Jeff Bezos pour les trois du fond). Mais là encore il ne sera possible de se faire livrer qu’au Japon.

D’ailleurs avant de conclure cette partie internet je me dois de reparler d’Impulse101, site fondé par un français il y a bien longtemps (les anciens se souviendront peut-être même de Pulse Japan) et spécialisé dans l’export de produits japonais lié à l’airsoft, particulièrement des répliques Tokyo Marui. Il a permis à beaucoup d’airsofteurs français d’avoir accès aux répliques du fabricant nippon mais aussi à d’autres raretés difficilement trouvables en dehors du Japon tel que le Mateba Marushin que j’ai review ici il y a 8 ans.

Le marché de l’occasion

Ici encore on voit à quel point la différence de perception de la disciple entre le Japon et la France est notable : l’occasion. Comme je l’évoquais dans la dernière partie de la section sur les boutiques, certaines proposent de rayons occasions et reprennent donc votre ancien matériel. Il existe aussi pas mal de sites de petites annonces ou de magasins dédiés à la vente de biens d’occasion où des répliques et parfois même du gear sont trouvables.

Pour les sites, il y a le classique Yahoo Auctions qui fonctionne comme eBay, Yahoo propose aussi un Vinted-like nommé Yahoo Furima (pour Flea Market, marché aux puces). Il existe aussi Mercari sorte de Leboncoin japonais. Bon par contre en tant qu’étranger oubliez ces sites : pour pouvoir acheter ou vendre il faut créer un compte et le faire vérifier via une application uniquement téléchargeable sur un AppStore ou Play Store japonais (il faudra aussi cocher d’autres critères comme être résident depuis plus de 6 mois ou encore avoir une carte de résidence), de toute façon ils ne sont pas accessible depuis la France sans utiliser un VPN.

En ce qui concerne les magasins, en dehors des boutiques spécialisés il existe au Japon une chaîne de magasins nommée Book Off, un équivalent des Cash Converter et autre Easy Cash. Avant tout spécialisé dans la vente de livres, DVDs, CDs et même jeux-vidéos ou goodies liés à la culture Otaku, ils ont fini par se diversifier en créant plein d’autres magasins tel que les friperies Mode Off, Off House pour tout ce qui touche à l’ameublement et aux fourniture de maison, Liquor Off pour la revente d’alcool plus ou moins prestigieux et surtout Hard Off… où on trouvera absolument de tout.

En France ce genre de magasins n’ont pas forcément bonne réputation entre les prix pratiqués souvent bien trop élevés et la condition des objets vendus généralement mauvaise, ils sont plutôt mal considérés et à raison. Mais ce n’est pas du tout le cas pour les Book Off qui sont pas mal plébiscités par les Japonais comme par les touristes pour leur large choix, des prix très intéressants et surtout alignés avec l’état de ce qui est vendu. D’ailleurs niveau état ça là encore n’a rien à voir avec les magasins de seconde main en France : soit on est des bourrins soit les Japonais sont assez soigneux avec leurs possessions (probablement un peu des deux).

Pour l’airsoft trois franchises du groupe Book Off vont nous intéresser :

  • Les Hard Off où il est parfois possible de trouver des répliques
  • Les Hobby Off qui comme son nom l’indique est spécialisé dans tout ce qui est maquette ce qui peut aussi inclure l’airsoft
  • Les Book Off Super Bazaar qui comme les Hard Off propose de tout et de rien (mais avec un plus gros focus sur tout ce qui est culturel)

Certains magasins Off House peuvent parfois avoir des répliques ou du gear en vente. De manière générale je vous conseille d’aller faire un tour dans un de ces magasins si vous allez au Japon, y a vraiment de tout et on peut parfois tomber sur de bonnes surprises (et finir par acheter un truc qu’on avait pas forcément prévu, un classique).


Assez parlé de boutique, on va maintenant passer à un gros bout du paysage japonais avec les fabricants et je dois évidemment commencer avec le plus connu et sans qui l’airsoft n’en serait pas là aujourd’hui, je veux bien sûr parler de…

Tokyo Marui

Ah Marui… c’est bien à la mode de cracher sur TM de nos jours maintenant que VFC fait des répliques qui tiennent enfin la route, Silverback des bolts qui relèguent l’iconique VSR au rang d’antiquité et que le rapport qualité/prix/performance des AEG Cyma est très compliqué à battre en Europe. Et il ne faut pas se mentir, la marque semble en perte de vitesse niveau innovation ces dernières années, enfin l’est-elle vraiment ou est-ce qu’au final c’est pas le marché qui évolue de plus en plus vite ?

Les idées reçues

On va commencer par faire un point sur les idées reçues : déjà il faut savoir qu’au Japon Tokyo Marui est considéré comme du bas/milieu de gamme. Oui en France les répliques de poing sont au-dessus des 100€ et les AEG/GBBR dépassent facilement les 400€. Sauf qu’en réalité elles coûtent bien moins cher que ça sur le marché Japonais (particulièrement vu la gueule du yen en 2025). Le problème c’est l’import qui va bien faire gonfler le prix : entre les marges des différents intermédiaires (exportateurs, revendeurs, etc) et notre bonne vieille TVA à 20% il ne faut pas s’étonner de voir un prix si élevé. Donc non c’est pas du haut de gamme et Tokyo Marui ne se revendique pas comme étant un fabricant visant le High End, enfin c’était le cas jusqu’à l’arrivée de la gamme EVOLT (mais on y reviendra).

« C’est les meilleurs performances en sortie de boite » : c’était peut–être le cas il y a 10 ans pour le marché Européen (et encore, elles étaient bonnes sans plus pour nos standards Français) mais vu comment le monde de l’airsoft a énormément évolué ces dernières années cette phrase n’est plus valable. Qui plus est dans une époque où de nombreux nouveaux acteurs sont apparus démocratisant des systèmes assez niche et cher (les MOSFET par exemple) et poussant des technologies qui jusqu’alors n’était pas trop utilisées en airsoft tel que les moteurs brushless qui étaient monnaie courante dans le monde des véhicules radio-commandés.

Et enfin le meilleur pour la fin : « non mais c’est de la merde full plastique… » Faut vraiment être le dernier des débiles pour sortir ce genre de conneries en 2025. Si vous avez lu la partie réglementation de l’airsoft au Japon, vous savez que cette affirmation n’est vraie QUE pour les parties externes des répliques de poing : pistolets et autres révolvers. Tout le reste de la gamme est conforme aux matériaux utilisés sur l’arme reproduite : si c’est du métal elle les pièces seront en métal. Bon je vous vois venir, ça ne veut pas pour autant dire que le métal utilisé sera de qualité on est bien d’accord.

Innovations et popularisation

On l’a vu dans le point historique, Marui est arrivé dans le monde de l’airsoft en grande pompe en proposant des nouveaux types de répliques : une tentative sur les GBB avec un M-59 qui sera le premier à rajouter un cycle de la culasse sur les répliques de pistolets à gaz mais surtout en créant le premier AEG qui sera une révolution à sa sortie et fut un point de pivot pour la discipline. Mais vu que ce n’était pas suffisant, ils proposeront une autre révolution qui va enterrer la vieille garde : le système Hop-Up. Il faut quand même réaliser que sans Tokyo Marui, l’airsoft tel qu’on le connaît et le pratique actuellement n’existerait pas ou il serait radicalement différent.

Ils vont par la suite améliorer ou populariser d’autres systèmes à commencer par les répliques de poing à gaz sur lesquels ils avaient déjà bien expérimenté. Ils vont s’inspirer de la mécanique Glock 17 MGC pour produire une première version du Desert Eagle .50AE en 1994 (qui sera entièrement revu 10 ans plus tard) qui sera décliné sous différents modèles dont la fameuse version 10″, suivi par des 92F et autres M9/Samurai Edge/Tactical Master en 1999 puis les Glock 26 et 18C au début des années 2000 avant de proposer sur le marché la mythique plateforme Hi-Capa en 2004. Ils ont aussi tenté leur chance sur les répliques de bolt, segment créé par Maruzen et son APS-2 sur lequel Tokyo Marui s’est appuyé (ou plutôt a honteusement copié) pour créer le VSR.

Évidemment, comment ne pas parler de sa gamme Next Generation Recoil Shock, des AEG possédant un système de simulation de recul à l’aide du masse relié au piston de la gearbox. Ce système évoluera petit à petit et finira par reproduire le mouvement de la culasse ainsi que l’arrêt de tir en fin de chargeur qui bloquera la culasse factice en position arrière et nécessitera d’appuyer sur le bolt catch après avoir changé de chargeur pour pouvoir tirer de nouveau. Révolution pour certains, énormes saucisses pour d’autres, la gamme a créé un nouveau marché et est à l’origine de nombreux EBBR (Electric Blow Back Rifle) au grand damne des gens qui bricolent par terre.

Au fil des années Tokyo Marui aura tenté pas mal d’autres innovations plus ou moins marquantes comme les AEP Blow Back, les shotguns à gaz avec réglage du nombre de billes tirées, les Automatic Electric Shotgun avec un triple Hop-Up ajustable, un tentative de fusil mitrailleur Next Gen et plus récemment des shotguns automatique à gaz avec la gamme des Saiga 12. Mais évidemment, l’innovation majeure proposée par Tokyo Marui ces 10 dernières années et la gamme des répliques GBBR avec le ZET-System (ou MWS vu que tout le monde le connaît comme ça alors que ça n’a jamais été le nom du système, juste l’abréviation du Modular Weapon System l’une des premières variante de M4) qui favorise la jouabilité au réalisme au moment ou d’autres marques Taïwanaises continuaient de pomper un système certes plus réaliste mais vieillissant, heureusement VFC a fini par se dire que ce serait bien de le moderniser un peu au cours de ces dernières années envoyant au passage GHK à la maison de retraite.

Et ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin et viennent d’annoncer un tout nouveau système décliné en deux versions Standard et Recoil Shock avec leur gamme EVOLT que j’ai présenté dans mon article sur le Tokyo Marui Festival 2025. Dans l’article j’ai réagi à chaud sur cette nouvelle mécanique s’inspirant de ce qui est proposé par Systema sur ses PTW et râlant à plusieurs reprises sur l’aspect propriétaire et la complexité du système. Côté complexité et nombre de petites pièces je n’en démords pas, plus on ajoute des pièces plus ça va créer des problèmes de fiabilité dans le temps. Sur la partie propriétaire par contre j’en reviens et me dis qu’avant qu’un standard soit établi de manière officielle ou officieuse, la technologie est forcément propriétaire. Par exemple le fameux ZET System était une nouvelle approche de la plateforme AR puis AK en GBBR niveau mécanique et donc complètement propriétaire avant d’être copié par plein d’autres fabricants alors que cette même mécanique « n’est pas réaliste et ne marchera jamais » selon les dires de « spécialistes » lors de l’annonce de la M4 MWS ZET System en 2014. Pour en revenir au système EVOLT, mon la chose que je trouve particulièrement regrettable se trouve surtout au niveau de l’absence de compatibilité des batteries qui va empêcher ou à minima compliquer grandement l’export des répliques : au delà du connecteur propriétaire, le nouveau M-System Type II et son FET va bloquer l’utilisation de batterie en dehors des MS-LiPo proposées par TM a un tarif sacrément élevé, si vous voulez en savoir plus je vous invite à lire ou relire mon débrief du Tokyo Marui Festival 2025.

Donc on peut penser ce qu’on veut mais Tokyo Marui reste l’une des rares marques qui continuent d’innover et d’essayer de nouveaux trucs. Parce qu’en dehors de TM quel autre fabricant a tenté de changer de paradigme sur de l’AEG, du GBBR ou du GBB avec de nouvelles propositions quitte à ce ça flope ? Pas grand monde, ils jouent tous la sécurité à améliorer l’existant et c’est tout sauf une mauvaise chose, on en a tout autant besoin pour que la discipline continue d’aller de l’avant mais dans ce cas on ne peut pas parler d’innovation mais juste d’évolution.

Tokyo Marui en 2025

Où en est-on maintenant ? Dans l’introduction de cette section dédiée à Tokyo Marui je m’interrogeais sur une éventuelle perte de vitesse de la part de la marque japonaise. Force est de constater que toutes les innovations du paragraphe précédent ne sont pas arrivées d’un coup et il a fallut pas mal de temps entre chaque. Et d’ailleurs toutes ces innovations ne se valent pas, beaucoup n’ont pas forcément bien marché commercialement parlant, à voir ce que va donner la nouvelle gamme EVOLT au Japon comme à l’international.

Au cours des 30 dernières années leurs technologies phares comme l’AEG, le Hop-Up ou plus récemment le ZET System ont été copiées, améliorées et/ou rendues plus accessibles par de nombreux autres fabricants quitte à devenir un standard officieux. Certains dirait que les ingénieurs de chez Tokyo Marui doivent se sentir honorés de tout ça, la réalité est que même si « L’imitation est la forme la plus sincère de flatterie » c’est pas ça qui fait rentrer de la thune et permet à un fabricant de continuer d’innover ou même de survivre. Même si dans le cas de TM ils ont pas l’air de se sentir concerné comme si le reste du monde ne les intéressaient pas, y a quelque chose à creuser de ce côté-là.

En parlant d’innovation autre chose qu’il est important de relever : les répliques d’airsoft ont énormément évoluées, c’est particulièrement le cas ces dernières années et forcément les attentes des joueurs aussi. Évidemment il y a encore de fiers défenseurs des merguez et des répliques dites « fun » mais la majorité des airsofteurs préfèrent avoir une réplique ultra-performante plutôt qu’un truc original. Ce n’est pas une critique juste un constat mais ce serait mentir de ne pas dire qu’il m’attriste un peu : pour beaucoup le plaisir de jeu vient des performances de leur réplique comme d’eux-même un peu comme sur un jeu vidéo et j’ai l’impression qu’il est plus important d’avoir fait une grosse série de out à camper avec une réplique à la cadence déraisonnable et qui porte « à 70m » plutôt que de faire de belles actions avec ses potes et se taper des bons délires en jeu. À dire ça j’ai l’impression d’être un boomer de l’airsoft… pas grave je m’en remettrai.

Du coup en Europe on a l’impression que Tokyo Marui ils sont en retrait dans tout ça, en tout cas pour beaucoup de joueurs très vocaux à propos de leurs convictions : TM serait coincé dans le passé avec des répliques aux technologies vieillissantes et aux performances d’un autre temps, ne proposant que des solutions propriétaires et déconnectées des standards partagés par les autres constructeurs (et que TM a créé pour la plupart) comme s’ils en avaient rien à faire du marché occidental et des tendances de consommation hors Japon.

Le paradoxe de l’international

Et c’est le cas finalement, oui ils sont pas mal vendu à l’étranger et il y a même eu ce que l’on pourrait considérer comme des tentatives de répliques pouvant s’exporter plus facilement, sans soucis de licence (le SGR-12 ou la M4 Patriot par exemple) mais la réalité est que Tokyo Marui ne cherche pas à atteindre des marchés hors Japon et ne possèdent aucun distributeur officiel ou affilié en dehors du Japon d’où l’existence d’entreprises spécialisées dans l’export tel qu’Impulse101.

« Oui mais leurs produits sont disponibles sur des magasins physiques et sur internet en France ou en Europe ça veut dire qu’ils exportent… » Vous connaissez le principe des exportateurs ? Car c’est bien de ça dont il s’agit ici, la plupart des magasins hors Japon se ne fournissent pas chez Tokyo Marui mais par un intermédiaire qui va gérer l’export. La plupart de ceux qui disent se fournir directement chez le fabricant nippon mentent purement et simplement et les magasins comme tokyomaruiairsoft.com n’ont aucun lien officiel avec la marque à l’oval bleu qui n’est toujours pas Ford et ne sont qu’un revendeur/exportateur parmi tant d’autres se cachant derrière des pratiques discutables pour tromper l’utilisateur.

Du coup si on garde en tête que Tokyo Marui ne vise que le marché Japonais ça explique beaucoup de critiques qui leurs sont reprochés :

  • Les répliques sont pas puissantes : normal la loi japonaise interdit la distribution et la possession de lanceurs dépassant les 0.98J
  • L’interne est trop fragile et tout pète dès que tu mets un ressort plus puissant : évidemment il n’a pas été étudié pour recevoir plus de 0.98J et le choix dans le matériaux des pièces reflètes ça
  • Elles n’ont « que » 30-40m de portée : c’est vrai mais l’écrasante majorité des terrains japonais sont des CQB ou ont des distances d’engagements assez réduites
  • C’est des répliques full propriétaires c’est trop chiant à upgrade : exact cependant la plupart des joueurs japonais font rarement des modifications sur l’interne de leurs répliques si ce n’est les basiques genre joint Hop-Up et canon

Bref la liste est encore longue mais ces points-là sont ceux qui reviennent très (trop ?) régulièrement parce que les gens sont incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Tout ça pour dire que ce ne sont pas foncièrement de mauvaises répliques, elles ne sont juste (pour une bonne partie du catalogue TM) pas adaptées à nos standards et donc ne peuvent pas être considérées comme de bonnes répliques pour l’utilisation qu’on veut en avoir car avant tout pensées pour un public avec des attentes radicalement différentes.

Tokyo Marui n’a en tête que son propre marché et propose donc des répliques qui respectent les lois japonaises et répondent aux attentes des joueurs locaux et de leurs habitudes de consommation. Bien sûr il existe des magasins qui vendent des pièces pour améliorer les performances de sa réplique et certains joueurs font des builds un peu bêtes, mais ce n’est pas le cas de la grande majorité qui va se contenter de modifier l’externe et c’est tout.

D’ailleurs comme je le disais plus haut entre les grosses limites de puissance et la taille des terrains, upgrader une réplique n’est pas forcément pertinent ou tout simplement utile et on peut très vite se retrouver limité dans ce qu’on peut faire. Bref au Japon ça joue surtout des répliques « en sortie de boite » et ça Marui l’a compris et ne se prend pas la tête dans la conception de ses répliques ce qui, pour les personnes qui ont déjà démonté un lanceur de la marque, explique beaucoup de chose surtout pour les AEG : il n’y pas de vraiment standard et quasi tout est propriétaire.

Et ça paie : ils sont largement en tête des ventes de répliques d’airsoft au Japon, présent dans l’écrasante majorité des magasins sur l’archipel nippon où ils représentent en moyenne 80% des lanceurs en vente sur les rayons, certains ne vendent d’ailleurs que du Tokyo Marui. Conclusion Tokyo Marui n’est pas prêt de changer son approche du marché de l’airsoft : le marché Japonais suffit amplement à l’entreprise pour vivre tout en continuant de se développer, ils ne sont pas vraiment concernés par les ventes dans le reste du monde qui sont prises en charge par des exportateurs sans lien direct avec la marque donc pourquoi chercher à investir de ce côté-là.

On peut alors se demander ce que pense la marque des copies de systèmes et répliques qu’ils ont conçu et dont je parlais précédemment comme le ZET System qui est sur la bonne voie pour devenir un standard pour beaucoup de marques et joueurs ou encore les SGR-12 et KSG qui ont été copié par Cyma et Double Eagle et sont distribués par EMG. La réponse ? Ils ne s’en inquiètent pas trop sachant qu’ils en sont à l’origine de ces mécaniques mais surtout que ces lanceurs ne représentent pas vraiment un danger pour leurs ventes sur le territoire japonais et ce pour trois raisons :

  • Tokyo Marui est la référence de l’airsoft au Japon, ils sont un pilier de la discipline et un standard en terme de performance, jouabilité, accessibilité et innovation
  • La grande majorité des joueurs nippons préfèrent acheter des répliques fabriquées par des marques japonaises gages de qualité et de respect des normes de sécurité/des lois en vigueur
  • Les répliques étrangères ont souvent une réputation de lanceurs pas fiable, nécessitant de mettre les mains dedans à réception et sont bien souvent plus chères que leurs équivalents japonais. Petit exemple rapide que j’ai pu voir en magasin pour illustrer cette tendance :
    • chargeur STANAG ZET Tokyo Marui = 5300¥*
    • chargeur STANAG « MWS » Double Eagle = 5800¥*
    • chargeur STANAG VFC V3 = plus de 7500¥*

* Prix hors taxes et relevés dans le magasin AIRSOFT97 AKIBA à Tokyo en novembre 2025

Dernier point qui va en surprendre plus d’un : Tokyo Marui malgré sa place dans l’imaginaire de l’airsofteur moyen reste une petite boite qui fait tout dans son coin avec ces bureaux dans la périphérie de Tokyo et quelques usines dans les préfectures de Saitama et Ibaraki et qui comptait 130 employés en 2012 (les chiffres commencent à dater par contre), ce n’est donc pas une grosse manufacture avec des milliers d’employés et 50 usines gigantesques à travers le pays qui fait vivre l’industrie et l’économie japonaise, très loin de là.

Les autres fabricants Japonais

Même si TM occupe une très grosse partie du marché japonais d’autres fabricants existent et tentent (ou pas) de tirer leur épingle du jeu. Et on peut pas leur enlever qu’en termes de proposition c’est assez éclectique entre les trucs pas jouables mais beaux, les machins conçus pour la performance au prix d’un rein sans oublier les babioles à ressort en plastique.

À la recherche du réalisme

Déjà je vais faire un tir groupé sur Tanaka Works et Marushin qui ont pour point commun de créer des répliques d’airsoft mais aussi des models guns. Ils ne visent pas forcément des répliques jouables et performantes mais réalistes et bien finies tout en respectant la loi japonaise, la majeure partie du temps il s’agit d’ailleurs de Model Guns convertis en répliques d’airsoft. Tanaka Works propose surtout des revolvers, pistolets et quelques fusils à verrou tandis que Marushin propose quasiment que des répliques de poing. Il y a une troisième marque plus discrète sur ce créneau : Hartford (ou HWS) qui à l’instar de Tanaka proposent surtout de vieux, très vieux, revolvers.

Je n’ai pas grand chose à dire sur ces fabricants, ils continuent leur bonhomme de chemin, sortant de temps à autres de nouveaux modèles mais surtout des mises à jour de produits déjà existant, leurs efforts étant surtout dirigés vers le marché des Model Guns. J’en avais parlé plus tôt, Marushin détient toujours les droits d’exploitation de la licence FN Herstal au Japon.

Un autre acteur très connu par le passé pour ses GBB et GBBR d’une finition sans pareil mais qui est petit à petit tombé dans l’oubli existe : il s’agit de Western Arms. Ça va faire remonter des souvenirs aux anciens et c’est bien normal car à l’instar de Tanio Koba ils sont un autre grand nom de l’airsoft japonais. Déjà avec la mécanique Magna ils ont grandement amélioré la recette des GBB établie avec le G17 MGC inventé par ce bon vieux Tazō Kobayashi. Comment ? En déplaçant le Blow Back Housing dans la culasse et non plus sur la frame, c’est une évidence aujourd’hui mais avant Western Arms ce BBH était généralement positionné sur l’arrière de la frame comme sur les NBB.

Grâce à cette avancée, ils ont rendu les GBB encore plus réalistes sur bien des aspects. Ils sont aussi les premiers à avoir expérimenté sur le plastique « Heavy Weight » en mélangeant des fibres de plastique (duh) et des particules de métal leur donnant aux pièces un aspect métallique, le toucher froid d’un matériau ferreux ainsi qu’un peu plus de poids tout en continuant de respecter les règles établies par la loi japonaise. Cependant ce plastique Heavy Weight est un plus fragile que du nylon fibré par exemple.

De ce fait, leurs répliques de 1911 et 92FS ont été très populaires pour leur réalisme malgré un corps en plastique, leur prix vraiment élevé et leur rareté. Mais ce n’est pas la seule évolution qu’on leur doit, la mécanique des M4 GBBR Western Arms est longtemps restée un standard utilisé notamment pas G&P et Inokatsu et servant de base pour la conception des premiers AR-15 GHK et VFC.

POV : le YouTube airsoft en 2012

Un nom qui va une nouvelle fois parler aux anciens (de 2012 donc pas si anciens) tant il s’agit d’une marque qui revenait tout le temps dans les discussions fut un temps et certains joueurs lui vouaient un culte (genre les gens de la MSK, pardon la TRAC) : Systema et son PTW pour Pro Training Weapon.

Pour ceux qui ne connaissent pas ou qui ont oublié cette gamme de réplique, il s’agissait d’AEG base AR-15 « de pointe » coûtant souvent une somme à quatre chiffres et se voulant proche en tout point de sa contrepartie réelle. Ça, c’est pour la fiche technique, la réalité étant que c’était des AEG en avance sur leur temps mais complètement propriétaire à une époque où l’AEG conventionnelle peinait à rivaliser en termes de performance. L’une des particularités des répliques PTW était le changement de puissance rapide via différents cylindres similaires à des uppers de gearbox type split.

Seulement ils ont très vite été oubliés à l’arrivée des premiers systèmes HPA qui leur était bien supérieur en termes de performance tout en étant un peu moins cher mais surtout plus fiable. Les progrès et la démocratisation des GBBR ont eu raison des derniers joueurs choisissant ces lanceurs pour leur aspect réalistes et les AEG conventionnels ont fini par les rattraper niveau performance.

La marque a bien tenté de se diversifier en proposant d’abord une gamme de MP5 PTW (TW5) mais aussi un Type 89 PTW (PTW89) à destination de l’entraînement des forces d’autodéfense japonaise (FADJ ou JSDF en anglais) puis en proposant des nouvelles versions de leur système avec une PTW EBBR et plus récemment la gamme Monster utilisant un moteur brushless. Ils vont tenter de révolutionner le genre avec l’Infinity Engine qui intégrait le moteur directement dans les gears mais c’était déjà trop tard, la marque était tombée dans l’oubli en Europe. Mais elle existe encore au Japon et continue de sortir de nouveaux produits !

Fun fact : il y a quelques années Ares avait teasé un nouveau type de gearbox qui copiait purement et simplement le principe de l’Infinity Engine avec le moteur directement de les gear mais silence radio depuis.

Le seul irréductible ?

Dans tout ça une seule marque semble affronter Tokyo Marui avec ses propres moyens : KSC Japan. Car oui il faut bien séparer KSC Hong Kong et KSC Corporation (que je vais continuer d’appeler KSC Japan) qui sont deux entités différentes : KSC Hong Kong appartient à KWA et ne fait que vendre des produits basés sur des plans fournis par KSC Japan avec qui ils ont un partenariat. Ces répliques KSC HK sont à destination des marchés hors Japon ce qui permet à KWA de faire leurs propres choix sur les matériaux utilisés mais aussi leur propre contrôle qualité, expliquant la différence flagrante de finition entre les répliques KSC Japan et KWA/KSC HK.

Pour en revenir à KSC Japan, la société est née des cendres de MGC et ils ont été très prolifiques au début du millénaire en produisant bon nombre de répliques, particulièrement des GBB en se basant sur les technologies de MGC et en tentant de copier un peu le voisin Western Arms ce qui leur a valu un procès avec les intéressés qu’ils (KSC) ont finalement remporté.

Certains les connaissent peut–être pour leur gamme Electric Motor Drive inaugurée en 2005 et principalement composée de HK33 et 53 et donc la mécanique est actionnée par le moteur comme un AEG classique mais aussi par le levier d’armement comme pour un spring !

À cette époque-là, ils se battaient à armes égales avec Tokyo Marui et étaient même devant eux sur certaines catégories. Mais entre la collaboration compliquée avec KWA et des choix discutables niveau catalogue ils ont eu une grosse perte de vitesse à partir de 2012. La marque existe encore aujourd’hui et proposent quelques répliques sympathiques mais ils innovent peu et leur production est assez réduite : on est très loin de leur période faste où ils se tiraient la bourre avec le géant Tokyoïte.

Le Baton pour ne pas se faire battre

Vous n’avez sans doute jamais entendu parlé de Gunsmith Baton ou Baton Airsoft et c’est bien normal, c’est un distributeur et importateur japonais qui n’opère qu’au pays du soleil levant.

On va commencer avec la société parent et avec qui tout à commencé : Gunsmith Baton est un service d’importation et modification de répliques d’airsoft venant de Taiwan, de Hong Kong ou de Chine à partir d’un catalogue de lanceurs mais aussi de pièces de marques issues des pays précédemment nommés avec qui ils travaillent. Une fois la commande passée ils feront importer le contenu et le modifier si nécessaire pour qu’il respectent les différents articles de la loi de contrôle sur la possession d’épées et d’armes à feu (銃砲刀剣類所持等取締法) pour ensuite les faire certifier par la JASG dont ils sont membre. Ils se fournissent chez des marques telles que Modify, APS, King Arms, SRC ou encore ICS. Gunsmith Baton sont aussi distributeur pour Maruzen et proposent à leur catalogue beaucoup de lanceurs et de pièces orientés tir sportif provenant de cette marque bien connue des joueurs utilisant répliques de fusil à verrou.

Dans le but d’étendre leur activité et d’être présent dans les rayons des magasins ils vont finir par créer la marque Baton Airsoft qui va industrialiser le processus du service d’import de Gunsmith Baton afin de pouvoir envoyer du stock aux boutiques avec lesquelles ils travaillent. Ils vont obtenir à la suite d’un partenariat avec Umarex les droits d’exploitation pour la licence Glock au Japon et produire (comprendre importer et modifier les modèles de chez SRC) des Glock 17 et 19 MOS en version CO2. D’ailleurs avec cette marque Baton Airsoft ils proposent principalement des répliques de poing tournant au CO2, reposant quasiment toutes sur une mécanique SRC, mais aussi quelques AEG sur base APS.

Ils vont aussi ouvrir un stand de tir nommé Baton Range qui sera dédié au tir sur cible et au tir de compétition utilisant des lanceurs et répliques d’airsoft mais pas seulement et se situe dans la préfecture de Saitama juste à côté de leur atelier. Et pour se diversifier un peu plus ils vont créer un autre business, Baton Bikes, qui va vendre des accessoires et de pièces pour les motos et sera le distributeurs japonais pour Kove.

Pour être honnête j’ai du mal à saisir comment fait la marque pour subsister, dans la plupart des magasins où elle est présente se trouve aussi des répliques sur lesquels leurs produits étaient basés comme par exemple les répliques de poing SRC type Glock sous licence Umarex ou même ceux de la concurrence comme le Staccato P et C2 EMG sachant que niveau tarif on était au même niveau voir les répliques Baton étaient parfois un peu plus chères. Qu’on s’entende : je ne remet pas en compte leur pertinence car contrairement à mes deux exemples précédents les modèles proposés par Baton Airsoft sont les seuls adaptés au marché japonais et possédant une certification de la JASG, cependant est-ce que ça justifie la différence de prix ? Ah mon responsable HSE préféré me fait signe que oui, on continue alors !

À chaque roi sa couronne

Si vous avez lu mon article sur le All Japan Model & Hobby Show 2025 vous savez déjà de qui je vais parler, pour les autres il s’agit d’un autre vieux nom de l’airsoft japonais mais qui est très en retrait par rapport aux autres : Crown Model. Je vais vous calmer de suite il s’agit principalement de spring et je ne parle pas seulement de bolt mais de répliques à réarmement manuel en tout genre. Ils proposent aussi quelques rares AEG et répliques à gaz mais le gros de leur gamme se compose de répliques spring.

Là j’imagine que beaucoup d’entre-vous sont assez dubitatifs sur l’intérêt d’une marque pareille et de notre point de vu d’européen c’est vrai que les springs ça ne vend pas du rêve. Mais pour rappel au Japon l’accès au armes à feu est toujours impossible et celui aux armes neutralisés compliqué et très onéreux, hors beaucoup de passionnés ne veulent pas forcément pratiquer le Survival Game mais juste collectionner des répliques et parmi eux certains ne sont pas forcément prêt à mettre de grosses sommes dans des bouts de plastique ou sont moins regardant sur la finition, c’est à destination de ces personnes-là que Crown Model oriente son catalogue. « Oui mais Tokyo Marui proposent aussi des répliques de spring qui restent pas trop cher« , c’est vrai la plupart des répliques de poing de la gamme Air Cocking de TM tournent autour des 4500¥ (prix fabricant) pour les répliques type pistolet alors que côté revolver on sera entre du 6000 et 7000¥ pour gamme basique et plus de 16000¥ pour la gamme pro où on retrouve le M1851 Marine à plus de 24000¥ ! Alors oui, les répliques Marui offrent une bonne finition pour cette gamme de prix mais les répliques de poing Crown se battent dans une autre catégorie :

  • De 1600 à 3200¥ pour les répliques d’armes de poing
  • Autour des 4200¥ pour les revolvers accessibles dès 10 ans
  • Autour des 4700¥ pour ceux accessibles dès 18 ans

Tout ça représente une sacré différence et là je ne parle que des gammes spring. Je tiens à préciser que tous les prix cités précédemment sont issus des sites constructeurs et non représentatif des prix pratiqués en boutique.

D’ailleurs un autre point qui diffère entre les deux marques : si Tokyo Marui propose quelques répliques à destination des mineurs, la majorité de leur catalogue cible les plus de 18 ans. Pour Crown c’est le contraire avec une majorité de produits accessibles dès l’âge de 10 ans ce qui explique pourquoi ils priorisent un prix bas plutôt qu’une qualité de fabrication ou un taux de réalisme élevé. De même pour les modes de propulsions où on retrouvera principalement du spring ou quelques ou « AEG » fonctionnant avec des piles.

Vous l’aurez compris, Crown ne se bat pas du tout sur le même terrain que Tokyo Marui et existe comme une porte d’entrée au monde de l’airsoft avec des produits bon marché au prix attractif qui se destine principalement au public japonais et particulièrement les mineurs. D’ailleurs ils ne semblent guère intéressés par l’export et c’est réciproque : j’ai demandé à Julien, le gérant d’Impulse101 qui proposent quelques produits Crown dans leur catalogue, s’il lui arrivait d’en envoyer en France de temps à autre et la réponse était non, les rares qu’ils vendaient partaient surtout vers la Corée du Sud ou d’autres pays d’Asie du Sud-Est.


Les plus passionnés ou les vieux de la vieille vont me dire que j’en oublie plein, que je n’ai pas parlé de Maruzen, KTW, Top Japan, Tanio Koba, Laylax ou encore [insérez le nom d’une marque japonaise obscure] et vous avez raison. Le fait est que j’ai parlé des plus gros et/ou plus actifs, il me faudrait écrire un article à part pour passer en détail chaque manufacturier de répliques et d’accessoires tellement ils sont nombreux et il y a de choses à dire pour chacun. Qui sait je pourrais explorer ce sujet dans un futur dossier mais pour éviter que cet article ne devienne encore plus long qu’il ne l’est déjà on va en rester là.

Du gear made in Japan ?

Il y a un truc que vous aurez compris en lisant la section joueurs, ici on a de gros geardos bien énervés prêt à mettre des sommes pas possible dans du matériel utilisé par les pro, chose qui a été confirmé par l’existence de nombreux surplus tel que MIL-FREAKS ou WILLY PEET à Akihabara qui proposent à côté de répliques de gear plus ou moins bon marché des plates carriers, vêtements et autres poches issus de marque réputées. Mais pour certains ce n’est pas suffisant et ils en viennent à dessiner leur propre produits avec des standards bien plus élevés que ce qu’on pourrait attendre pour l’airsoft.

Alors oui il existe des équivalents en France mais j’ai pu rencontrer certaines des personnes qui conçoivent ce genre de produit et échanger avec eux et la mentalité n’est vraiment pas la même : ici pas de secret de Polichinelle ni de paranoïa du côté de ces artisans, juste de la passion pure et l’envie de proposer des produits qui les font vibrer.

Et pour appuyer mon propos j’ai envie de vous parler de certains d’entre eux que je suis depuis des années sur Instagram et Twitter et que j’ai été très content de pouvoir rencontrer.

x115xTaylor

Artisan basé dans la périphérie intérieure de Tokyo et spécialisé dans la conception de gear divers et variés, x115xTaylor propose des plates carriers, chest rigs, ceintures et diverses poches issus de ses propres design et fabriqué dans son atelier situé dans l’arrondissement de Kita au nord-ouest de Tokyo.

Issu du monde du design, il propose du gear alliant réellement style et fonctionnalité contrairement à pas mal de produits conçus avant tout pour avoir l’air joli. Et après avoir discuté avec la personne derrière tout ça j’ai vite compris que c’est une évidence pour lui qui continue de pratiquer la discipline, principalement en CQB où le matériel facile et rapide à utiliser est primordial.

3 MADE ISSUE

Comme x115xTaylor, DJちゅう créateur de la marque 3 MADE ISSUE continue d’arpenter les terrains mais son truc à lui c’est le MILSIM. Son atelier se situe aussi à Tokyo, sur la périphérie extérieure dans la ville d’Akishima.

Son truc c’est le petit gear orienté tactique et outdoor : des poches en tout genre, divers systèmes d’emport mais aussi des sangles et straps le tout dans des coloris très variés allant des conventionnels noir, coyote brown et ranger green aux motifs et camos plus exotiques.

Et comme tout bon passionné de gear, il est aussi accro aux patchs et en dessine régulièrement de nouveaux disponibles sur son site ou dans les conventions où il est présent.

Le TacHoodie AEM01 x Moonshot Gear x Mikami HIC

En tant que propriétaire des trois versions je me devais de parler de ce haut dessiné par AEM01, conçu par Moonshot Gear et produit par Mikami HIC.

AEM01 ou Jeremy est un illustrateur très connu sur la scène du dessin tactique avec son OC (original character) Alma pour qui le Combat Hoodie était destiné avant d’être décliné en une vraie pièce d’équipement.

Moonshot Gear est une marque un peu confidentielle qui conçoit du gear pour l’airsoft. Ils ont été impliqués sur la V2 et la Summer Variant du TacHoodie pour peaufiner le design et le rendre plus ancré dans la réalité grâce à leur expérience dans le domaine. Ils n’ont pas vraiment de site ou de catalogue et il faudra prendre contact avec eux pour leur acheter du matos.

Enfin Mikami HIC est un petit fabricant Tokyoïte qui s’est occupé de la production des TacHoodie, ils proposent aussi un peu de matériel de leur conception mais rarement en grande quantité.

À mon retour en France je m’attellerai peut-être à la review de la collection des TacHoodies que j’avais déjà promis dans le retex de mon plate carrier.

Mentions honorables

Avant de clore cette section j’avais envie de mentionner quelques autres artisans que j’ai pu croiser lors de salons et qui méritent le coup d’œil. Si vous avez lu mon article sur le Mechasava vous allez continuer de voir des noms familiers à commencer par ceux derrière la convention : Urban Region un fabricant d’accessoires assez funky basé à Kyoto. Pour rester dans le coin, Stardust Gear est un artisan lui aussi installé dans l’ancienne capitale du Japon et spécialisé dans les étuis kydex sur mesure à destination de l’airsoft, en France on a pas mal de boites qui font du kydex (surtout à pour les professionnels) mais au Japon ça ne court pas les rues. Enfin on prend le train vers Osaka pour se rendre chez dans l’atelier de Volk Tactical Gear où ils y dessinent et fabriquent pas mal de matériel orienté MILSIM conçu pour durer et endurer mais aussi son propre merch avec des designs très travaillés.

La place des répliques étrangères

Le marché Japonais est très particulier du fait de ses lois. Aussi pour que des fabricants étrangers puissent proposer leurs répliques aux boutiques nippones ils doivent se plier aux réglementations du pays.

Concernant les puissances, il s’agit de la moins compliquée : beaucoup de marques comme G&G, VFC ou encore Arcturus / C.A.T (MOS Manufacture en gros) proposent des versions japonaises avec une puissance ajustée à 0.98J pour pouvoir être vendues sans soucis. Certains magasins s’approvisionnent en répliques étrangères et effectuent eux mêmes les modifications de puissance mais c’est assez rare. En dehors de ces deux cas, la majorité des répliques venant de pays étrangers sont vendues en l’état et ce sera aux joueurs de faire les modifications sans quoi ils ne pourront pas l’utiliser voir même la conserver.

On a vu précédemment avec Gunsmith Baton et sa marque Baton Airsoft qu’il existe des entreprises japonaises s’occupant d’importer et de modifier les répliques de fabricants étrangers pour qu’elles respectent la loi en vigueur, je vais tout de même en évoquer une autre plus petite assez rapidement avec Carbon8 qui importent des répliques de poing, majoritairement des KJW, et remplacent les parties du corps en métal (culasse et frame) par des pièces qu’ils auront fabriqué en plastique Heavy Weight, modifient l’interne afin de diminuer la puissance avant de les faire certifier par la STGA pour pouvoir les distribuer de manière légale. Et c’est assez cocasse de régulièrement voir leurs versions modifiées de répliques KJW respectant la législation japonaise au côté de celles sous licence d’ASG (ActionSportGames) qui sont exactement les mêmes sauf que leur culasse n’est pas vraiment en plastique et la puissance est probablement au delà de ce qui est toléré sur le sol japonais.

Politique de l’autruche

Pour continuer sur les répliques d’armes de poing il est rare que les fabricants étrangers s’embêtent à produire une version dédiée au marché japonais et en dehors des entreprises comme Carbon8 et Gunsmith Baton pour faire les modifications leur distribution devient donc plus litigieuse : en théorie la loi ne s’applique qu’au fabricants nippons et aux acheteurs, les magasins quand à eux affichent rarement un encart précisant que la réplique n’est pas « légale » ou se dédouanent en disant que la responsabilité de rendre la réplique de pistolet en métal « légale » appartient à l’acheteur qui se l’est procuré en connaissance de cause.

De ce fait et hormis les puissances qui sont souvent mesurées lors des parties, le reste tombe dans le « pas vu pas pris« . C’est d’ailleurs ça qui est drôle avec les kits culasses métal pour de nombreuses répliques de poing Marui vendues par quelques magasins : c’est comme si en France il existait des enseignes qui vendaient tout le matériel et les graines pour faire pousser du cannabis mais « attention, c’est juste pour la collection hein ». Bref il est possible de posséder des répliques de poing avec un corps en partie ou complètement en métal, c’est pas légal et sur les répliques modernes avec une frame en plastique mais une culasse en métal (Glock, HK45, P22X, etc) en provenance de fabricants étrangers, beaucoup jouent alors sur une zone de gris en disant que toute la réplique n’est pas en métal juste une petite partie et que ça rentre dans le cadre légal… ouais après m’être infligé toute la recherche sur le cadre légal pour écrire cet article pas sûr de cet argument.

Au final c’est un peu comme en France pour ce qui est des jumelles de visions nocturnes binoculaires et/ou « mains libres », des lasers au delà des classes 2 ou bien même des radios hors fréquences PMR : en théorie le grand public n’est pas autorisé à utiliser ni même posséder ce genre de matériel, dans la réalité beaucoup de gens, et pas seulement des airsofteurs, en ont et les utilisent à de nombreuses reprises. Tant qu’ils ne se font pas contrôler ou arrêter en possession de genre de matériel tout va bien, mais le jour où ça arrivera bonne chance à eux.

Cependant la majeure partie des joueurs japonais respectent les règles en place et se contentent de répliques de poing au corps en plastique ainsi que d’une puissance limitée sur l’ensemble de leurs répliques. De toute façon il y a des passages chrony pour vérifier que tout le monde est dans les clous et beaucoup de terrains contrôlent les répliques de poing et refusent celles dont le corps et/ou la culasse ne sont pas en plastique comme le préconise la loi.

Salons et autres évènements

Si en France on a l’habitude de voir l’association du coin voir même de plus en plus les Youtubers airsoft, pardon influenceurs, lors de convention geek et Pop Culture tel que la Japan Expo, le Toulouse Games Show ou encore le Bordeaux Geek Festival les évènements centrés autour de la discipline sont assez rares et la présence des acteurs majeurs (genre une marque ou un fabricant) l’est encore plus. J’avais d’ailleurs déjà couvert ce sujet lors d’un épisode du Pod’CART auquel je participe en tant que chroniqueur.

Mais au Japon l’airsoft occupe une place bien différente qu’en France ou même en Europe et on peut retrouver des fabricants, magasins ou même terrains sur de nombreux salons plus ou moins en lien avec la discipline quand ce n’est pas une marque elle-même qui organise un évènement.

Model & Hobby Show

Les Model & Hobby Shows dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises sur ce blog sont des évènements dédiés au modélisme de manière générale. Il en existe deux, celui de Shizuoka, de loin le plus gros, et celui de Tokyo nommé « All Japan » pour des raisons qui m’échappent. Ici on va surtout trouver des fabricants de maquettes et autres model kits comme Tamiya ou encore Bandai et ses nombreuses gammes de Gunpla.

Côté airsoft, Tokyo Marui fait régulièrement le déplacement pour y montrer sa gamme actuelle permettant même de pouvoir manipuler et tester les dernières sorties et même, à de rares occasions, y dévoiler de nouveaux produits. On peut aussi trouver sur leur stand un coin merch et quelques activités ludiques comme des stands de tir. Sur ces Hobby Shows on pourra aussi tomber sur Crown Model où eux aussi exposent une partie de leur gamme mais proposent surtout de pouvoir acheter leurs produits sur place à un prix avantageux.

Historiquement, cet évènement a toujours eu une certaine importance pour les fabricants de réplique d’airsoft et de Model Guns, c’est d’ailleurs lors d’un Hobby Show que la marque MGC et Tazō Kobayashi ont présenté leur Glock 17 révolutionnaire en profitant du salon pour faire une démonstration des performances et de la solidité de ce nouveau GBB en proposant un installation le faisant tirer sans discontinuer pendant toute la durée de l’exposition !

Si jamais vous voulez en savoir plus sur ces évènements, j’ai pu me rendre au All Japan Model & Hobby Show 2025 et ai écrit un article qui parle plus en détails (et surtout en photos) de ce que vous pouvez vous attendre à trouver sur place.

Tokyo Marui Festival

Imaginez, à l’approche de la fin d’année, un fabricant majeur de l’industrie loue une salle pour y organiser un événement où ses produits seront au centre de l’attention et où il va mettre en avant sa gamme actuelle, parler des futures sorties et surtout annoncer des (grosses) nouveautés. Cet événement existe au Japon et à été créé en 2014 par Tokyo Marui avec le 東京マルイ フェスティバル ou Tokyo Marui Festival en français.

Depuis c’est à cet endroit que Marui annonce la plupart des ses grosses nouveautés : la M4 MWS ZET System GBBR en 2014, le AA-12 AES Tri-Shot en 2015, la Mk46 NGRS EBBR en 2018 ou encore l’AKM ZET GBBR en 2019. Ils continuent de participer à d’autres salons comme les Hobby Show mais les annonces sont généralement moins importantes.

Pendant l’épidémie de COVID-19 et les confinements qu’elle a engendré, le festival prend la direction d’internet avec le Marui Fest Online (マルフェス Online pour les curieux) présenté par Masaru Shimamura, le responsable relations publiques de Tokyo Marui, et parfois accompagné par la V-Tubeuse Irodori Mayoi (on en parlait dans la section sur les vidéastes japonais). Pendant cette période, on a eu le droit à neuf éditions de cet évènement diffusé en live sur Youtube et où ont été annoncés les MP5 NGRS, la Saiga-12K GBBR ou encore le VSR-One.

Si vous êtes un habitué de ce blog, vous savez qu’il m’arrive parfois de couvrir l’évènement de loin mais pour la première fois cette année (et probablement la seule) j’ai pu le faire directement sur place !

Mecha Sava, SHOT Show Japan et MiniMili

Il existe aussi de plus petits événements semblables à des conventions et entièrement dédiés à la discipline où on retrouvera parmi les exposants des boutiques, des artisans ou encore des terrains. Vous pourrez y faire vos emplettes, découvrir et prendre en main des répliques et du gear (après avoir demandé la permission bien entendu) et échanger avec tous les passionnés qui s’y rassemblent, exposants comme participants.

Certains se passent dans en salle comme une convention classique et d’autres directement sur des terrains à l’image du CasualWearTactics qui proposait une journée avec du jeu en CQB , de la photo-mytho et quelques exposants le tout organisé sur le terrain de サバゲーパラダイス (Savage Paradise).

C’est un bon moyen de voir les acteurs de la préfecture où vous êtes même si les exposants peuvent venir d’un peu partout au Japon (mais surtout de Tokyo on va pas se mentir) et c’est une façon très cool de découvrir l’airsoft japonais en dehors des terrains (enfin des parties plutôt), en discutant avec tout ce beau monde.

Si vous voulez en savoir plus, j’ai couvert sur ce blog un événement du genre : le Mechasava qui se déroulait à Osaka.

Et les Model Guns dans tout ça ?

On l’a vu, l’airsoft a bien évolué depuis sa création et fait maintenant partie du paysage japonais. Mais que sont devenus les parents de nos répliques capables de tirer des billes, ceux qui ont transformé des jouets américains en véritables maquettes fonctionnelles : les Model Guns.

Sans surprise ils existent encore et comme l’airsoft beaucoup de progrès ont été fait en termes de technique mais à une échelle différente. Ici il n’y pas vraiment d’histoire de performance, on va chercher à avoir plus de fidélité sur ce qui est reproduit, de qualité sur les matériaux utilisés et de fonctionnalités pour donner une certaine jouabilité et d’avoir une maquette assez réaliste. Enfin jusqu’ici je ne parlais que de la maquette du pistolet mais un des autres éléments très important dans le fonctionnement des Model Guns sont les fausses cartouches qui sont des parties intégrantes du mécanisme !

Et comme je le disais dans la partie sur le reste des marques japonaises, il y en a deux qui sont toujours à fond sur le segment et continuent de trouver de nouvelles solutions et de sortir des Model Guns : il s’agit bien entendu de Tanaka Works et Marushin.

Mais dis-moi Jamy, comment ça fonctionne cette histoire ?

C’est vrai que dès la première partie de cet article qui n’en finit pas je vous ai parlé de Model Gun et du fait qu’ils avaient été la base de nos répliques d’airsoft mais j’ai à aucun moment expliqué comment ils fonctionnaient. On va remédier à ça avant de conclure cet article.

Les modèles des débuts comme les plus récents reposent sur un même principe semblable à celui des armes à blanc. Ils utilisent des caps, sorte de petit pétard, qui seront placés au centre de la cartouche de manière à reproduire le fonctionnement d’une véritable munition sans pour autant propulser un quelconque projectile. A l’intérieur des balles se trouve un percuteur qui une fois actionné par le Model Gun va entrer en contact avec la cap et déclencher sa détonation. L’énergie libérée va faire cycler le mécanisme, éjectant la cartouche utilisée avant d’en chambrer une nouvelle, exactement comme sur une véritable arme à feu.

Le garnissage d’un Model Gun est assez simple on va d’abord démonter les balles, enlever la cap utilisée s’il y en a une et y installer une nouvelle en lieu et place puis les assembler de nouveau avant de les garnir dans le chargeur.

Là encore on est assez proche de l’opération que pourrait faire quelqu’un qui fabrique ses balles lui-même avec de la poudre noire et une ogive. Sauf que contrairement aux vraies munitions, l’intégralité des balles de Model Guns sont réutilisables, le seul consommable étant les caps. Enfin pas vraiment, le canon et sa chambre de tir sont aussi considérés comme des consommables qui devront être changés après un certain nombre d’utilisations.

Les fausses cartouches et le Model Gun devront aussi être nettoyés après chaque utilisation pour éviter qu’ils s’encrassent et assurer leur bon fonctionnement cependant pas besoin de produit particulier, du liquide vaisselle sera largement suffisant.

Après avoir lu ces explications vous êtes sûrement en train de vous dire qu’il doit être facile de les convertir en arme à feu vu le réalisme du mécanisme. Mais les lois et les fabricants n’ont absolument pas oublié ce détail et il est contré par deux choses : hormis le mécanisme et certaines petites pièces la majorité du corps de la maquette sont en plastique faisant que si un potentiel tireur utilise une vraie munition dans un Model Gun, le Model Gun explosera au moment du tir envoyant une vague de fragments plastique pareil à du shrapnell à la tête du tireur. Et pour enfoncer le clou l’échelle n’est pas au un pour un et certaines proportions sont suffisamment tronquées pour ne pas se repérer au premier coup d’œil et garder une part de réalisme tout en limitant fortement les possibilités de modifications néfastes.

Vidéo du fonctionnement du P228 Tanaka Works | source : EVOLOG

Les Model Guns en 2025

Comme je le disais en introduction, on trouve encore de nombreux Model Guns sur le marché, du Marushin ou du Tanaka Works bien entendu mais aussi du Hartford et bien d’autres marques. Niveau armes répliquées on va surtout être sur des pistolets semi-automatiques et des revolvers mais il existe aussi quelques fusil à verrou ou à répétition.

La majeure partie des pièces du corps des Model Guns sont en plastique, loi japonaise tout ça, pour cette raison beaucoup de fabricants se sont mis à utiliser le fameux polymère Heavy Weight (HW pour les intimes) qui intègre des particules de métal ou de carbone pour améliorer l’aspect visuel. Les processus d’usinage s’étant grandement améliorés avec le temps, la finition des Model Guns récents est plus précise, plus propre si je puis dire et permettent aux fabricants d’intégrer plus de détails. Et niveau marquages et licences vous vous doutez bien que c’est toujours autant le Far-West !

J’avoue que d’explorer ce pend de la culture « airsoft » du Japon et avoir pu tester des Model Guns m’a bien donné envie d’en avoir un ou cinq chez moi, c’est vraiment rigolo et ça fait fidget toy pour gun nerd. Si jamais je venais à franchir le pas, ça vous tente une petite review ici ?

Remerciements

ENFIN TERMINÉ ! Bon j’imagine que pour vous ça a été quelque chose à lire mais vous n’imaginez pas le temps que j’ai passé à bouger à droite à gauche pour récolter les informations nécessaires pour la rédaction de ce dossier sur l’airsoft au Japon, informations que j’ai eu lors d’échange souvent en japonais avec mon niveau N5 approximatif et qu’il a fallu condenser ici, relire et parfois ré-écrire au fur et à mesure que de nouvelles arrivaient. Ça fait très mec qui se plaint, désolé pour ça en vérité je suis trop content d’avoir fait ça, cet article c’était avant tout une excuse pour me motiver et justifier des échanges que j’aurais difficilement eu de moi-même. Je suis heureux des rencontres que j’ai pu faire, de toutes ces découvertes sur des choses que je pensais connaitre et d’autres qui m’étaient complètement inconnues.

Je tiens donc à remercier tous les personnes et entités sans qui cet article ne serait pas là :

  • Je vais commencer par mon gaijin gars sûr, Julien le gérant d’Impulse101 sans qui beaucoup de mes questions seraient encore sans réponses
  • Mr Hiro Soga qui a été une des meilleures rencontre que j’ai pu faire au Japon et qui m’a été d’une grande aide durant les salons où il était présent avec Tokyo Marui
  • hyperdouraku, Ozashiki Shooters, EVOLOG, et tous les autres blogs et sites qui me permettent d’utiliser leur contenu pour illustrer cet article (qui serait bien vide sans)
  • Toutes les personnes que j’ai pu croiser lors d’évènements et qui m’ont accordé de leur temps, particulièrement x115xTaylor, DJちゅう de 3 MADE ISSUE, Stardust Gear et Volk Tactical Gear
  • Les différents magasins dans lesquels je me suis rendu pour les discussions très intéressantes et m’avoir laissé prendre quelques photos de leur boutique

Et enfin vous qui m’avez lu et vous êtes infligés ce long, très long, trop long (?) pavé sur une manière d’aborder l’airsoft si différente et pourtant si similaire à la nôtre. Si vous avez appris des trucs ou passé un bon moment pendant la lecture ça me fait plaisir. Si vous avez des questions ou si vous souhaitez laisser un petit message, n’hésitez pas à le faire en commentaire. Pour terminer et c’est quelque chose que je demande rarement voir jamais : n’hésitez pas à partager l’article à vos collègues de terrain ou vos amis weeb, qui sait ça pourrait leur plaire aussi (ou pas).

Bon par contre après tout ça j’ai juste envie de retourner au Japon avec mon gear et de participer à plein d’évènements, d’aller jouer sur des terrains dans différentes préfectures et encore mieux : d’en profiter avec des potes ! En attendant que ça se fasse (parce que ça va se faire je veux rien savoir) je vais faire de gros efforts pour améliorer mon niveau de Japonais.

Cet article m’a aussi donné l’envie d’aller faire le reporter dans d’autres pays, Taiwan ou Hong Kong en tête de liste, pour découvrir comment l’airsoft y est pratiqué et la place que la discipline y occupe mais ça va pas être pour de suite haha. D’ailleurs, on se retrouve je ne sais pas quand j’ai encore quelques mois pour profiter du Japon avant de retourner en France revoir les copains et jouer avec eux ! J’ai des trucs dans les cartons mais aucune idée de quand je pourrais écrire dessus. Bref, c’était RedHot en direct de Kyōto, またね!

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